Alliances a de fortes chances de faire d'une pierre deux coups cette année. Le promoteur, qui a réduit sa dette bancaire de plus de 50% en 2016 tout en trouvant des protocoles d'accord pour la première phase de reprofilage de ses dettes privées, doit désormais gérer les deux derniers dossiers épineux de sa restructuration : L'avenir de la station Lixus et le reprofilage du reliquat de sa dette privée après l'exécution de sa phase 2 de désendettement. Le management a peut-être trouvé le moyen de combiner tout cela, surtout que le reprofilage du reliquat de la dette privée est déjà acté par les obligataires.
Le management d'Alliances nous a confirmé ce matin, lors de la présentation des résultats 2016, que la masse des obligataires a validé le reprofilage du reliquat des dettes privées du groupe qui devra être de 1,5 Md de dirhams à terme. Ahmed Ammor, DG d'Alliances, a en effet confié que l'accord des obligataires sur le reprofilage est ferme et irrévocable. Il a laissé entendre que les nouvelles dettes devront porter sur une période de 10 ans tout en annonçant un délai de grâce de 4 ans pour les intérêts.
Mais avant de s'attaquer à ce reprofilage, Alliances doit continuer à se désendetter et à réduire sa dette privée. Pour cela, une deuxième phase de rachat de titres a été lancée après la finalisation de la première phase le 6 mars dernier et qui a donné lieu à la signature de 4 protocoles dont les impacts sont déjà dans le bilan de 2016. Pour la deuxième phase, le processus a été lancé en décembre 2016 et l'achèvement doit intervenir cette année. Et c'est ici que la station Lixus entre en jeux.
Toujours selon le management, "des institutions financières se sont positionnées sur le projet en rachetant des terrains chez Alliances dans le cadre de la restructuration". L'objectif est d'y lancer des projets résidentiels et des hôtels, tout en permettant de dynamiser l'endroit. Parallèlement, Alliances souhaite revaloriser le reste pour le positionner sur le tourisme national en réduisant, par exemple, la taille des terrains et projets mis en vente. "En effet, la deuxième phase du projet va être réalisée dans cette optique, pour faire de Lixus un produit mixte en quelque sorte. Des études ont été faites dans ce sens et tout est bouclé, en parfaite concertation avec les parties concernées (ministère du Tourisme, ministère des Finances..). Le dossier a été déposé et nous attendons que le chef de gouvernement tranche", précise le management.
Au final, Alliances espère se libérer de ce projet tout en l'exploitant dans la deuxième phase de restructuration de ses dettes.
Si le management ne s'est pas engagé sur des ambitions en terme de chiffre d'affaires pour le semestre ou l'année, il a néanmoins annoncé de nouveaux projets en réalisation à Rahma 4, Mehdia 3, à Beni Mellal, à Hellala et à Akenza (phase 4) qui est un projet résidentiel. Dans la maîtrise d'ouvrage délégué, le carnet de commandes est de 7 Mds de dirhams et comprend les projets Taghazout, Sindibad, le siège de la CIMR, Rahma à Casablanca où encore le chantier au Cameroun alors qu'en Côte d'Ivoire, le projet du groupe est commercialisé à hauteur de 60% et sera livré cet été.
Par ailleurs, les achèvements techniques (permis d'habitat et titres fonciers) concernent 5.258 unités dans l'économique et moyen standing alors que dans le haut standing ils atteignent 482 unités.
Quant à l'augmentation de capital, le management explique que les 300 MDH apportés en compte courant associés par le président d'Alliances ne sont toujours pas passés en fonds propres. "On attendait la fin de 2016 pour voir si d'autres investisseurs sont intéressés par l'opération", explique le management.