Cette politique monétaire accommodante "permet de maintenir des conditions de financement toujours favorables de l'économie", indiquent les analystes de la filiale d'Attijariwafa Bank dans une note consacrée à la dernière réunion trimestrielle de BAM, tenue mardi.
Néanmoins, poursuit la même source, la Banque Centrale devrait composer avec deux paramètres essentiels en 2022. D'une part, continuer à soutenir la relance économique en redynamisant la demande intérieure et, d'autre part, limiter les pressions inflationnistes importées sur le pouvoir d'achat des ménages.
"Une équation qui jusqu'à présent, n’impose pas un durcissement de la politique monétaire", indiquent les analystes.
Dans sa dernière réunion trimestrielle au titre de l'année 2021, BAM a maintenu le taux directeur inchangé à son plus bas historique à 1,5%, rappelle la même source, notant que la Banque Centrale maintient ainsi, depuis 2020, "le cap volontariste de sa stratégie monétaire".
Cette dernière réunion intervient désormais dans un contexte crucial entre une année 2021 qui s’achève par un effet de rattrapage du PIB revu à la hausse par BAM à +6,7% contre +6,2% précédemment et des prévisions relativement plus modestes avec un retour à une croissance de +2,9% en 2022, fait remarquer AGR, notant que ces anticipations conservatrices tiennent compte de l’instabilité du contexte sanitaire à l’international.
En outre, et à la lumière de l'analyse des décisions de BAM, AGR relève trois principaux constats. Il s'agit, dans un premier temps, des divergences entre les Banques Centrales à l’international concernant le caractère transitoire des poussées inflationnistes récentes qui se creusent davantage en décembre.
"La Fed envisage même trois hausses de ses TD à compter de 2022. En dépit des pressions haussières visibles sur les prix des produits pétroliers, l’inflation au Maroc devrait rester à des niveaux globalement maitrisables, passant en moyenne de 0,7% en 2020 à 1,4% en 2021, puis à 2,1% en 2022 avant de reculer à 1,4% en 2023", souligne la même source.
En ce qui concerne le deuxième constat, les analystes font remarquer que le déficit de liquidité bancaire devrait s’alléger à 64,4 milliards de dirhams (MMDH) en 2021 soutenu par les réserves de changes qui s’établissent à un record de 330 MMDH. "L’institut d’émission est en mesure de satisfaire la totalité du besoin bancaire à travers ses instruments de politique monétaire hebdomadaires et à long terme. Dans ces conditions, les taux interbancaires évolueraient en ligne avec le TD à 1,5% en 2021", indique AGR.
En outre, ajoutent les analystes, le système bancaire continue à financer l’économie à un coût relativement favorable, relevant que les taux débiteurs destinés aux financements de l’économie réelle n’intègrent que partiellement la baisse du Taux Directeur de 75 points de base, passant de 4,55% en 2020 à 4,37% en 2021.