Mardi 20 Septembre 2016

A léapproche des élections, la Loi de Finances n’intéresse pas grand monde

marché financier marché boursier marocain actualités marchés financiers info finance

La note d’orientation de la Loi de Finances 2017, publiée le mois d’août dernier, puis transmise par Abdelilah Benkirane, Chef de gouvernement, à l’ensemble des départements ministériels, est passée dans l’indifférence générale, proximité des élections oblige. Séance de rattrapage des principales orientations de la prochaine loi de Finances.

Il s’agit du dernier Budget de la législature Benkirane, et le prochain gouvernement qui sera issu des urnes du 7 octobre, devra l’assumer. Il s’agit donc d’une note de cadrage plutôt consensuelle, qui ne comporte pas d’orientations clivantes ni de grosses ruptures. Le document de 15 pages, signé par Benkirane, est, à peu de chose près, une redite de celui de l’an passé. Les objectifs fixés par la Primature sont, sans surprises, la poursuite de la transformation structurelle de l’économie nationale, l’accélération de l’industrialisation, le maintien des grands équilibres macroéconomiques et la poursuite des réformes structurelles. Un programme «FMI-esque», serait-on tenté de dire, avec en toile de fond, l’ambition d’intégrer le club des pays émergents.

Mettre le paquet sur l’industrie

Le premier axe prioritaire de la future Loi de Finances est «l’accélération de la transformation structurelle de l’économie nationale à travers la focalisation sur l’industrialisation et l’exportation. Car si les industries automobiles et aéronautiques, communément appelés les métiers mondiaux du Maroc (MMM), connaissent une dynamique remarquable, dans le cadre du Plan d’accélération industrielle, ils ne doivent pas pour autant faire figure d’arbre qui cache la forêt des difficultés que connaissent d’autres industries. Les autres secteurs industriels exportateurs comme le textile, l’agroalimentaire, le secteur des pêches maritimes, les industries pharmaceutiques, les industries mécaniques, les phosphates ou encore l’artisanat, doivent aussi amorcer leur décollage et bénéficier davantage des outils d’accompagnement (foncier, formation, PPP, etc.)

Renforcer la compétitivité de l’économie

L’autre axe jugé prioritaire par la Primature est le renforcement de la compétitivité de l’économie marocaine, et la promotion de l’investissement privé. Cet objectif s’articulera autour de la poursuite des efforts en matière d’amélioration du climat des affaires mais aussi, et c’est à signaler, de la modernisation du secteur financier. A ce niveau, la note mentionne la diversification des instruments financiers et une dynamisation plus forte de la Bourse et du pôle financier de Casablanca (Casablanca Finance City). Au chapitre de la promotion de l’investissement, la nouvelle Charte d’investissement et le regroupement des organismes de promotion, annoncés par le ministère de l’Industrie en juin dernier, seront mises en œuvre.

Par ailleurs, l’intégration du secteur informel, déjà à l’œuvre ces dernières années, ainsi que le soutien à la trésorerie des entreprises (remboursement des arriérés de l’Etat, etc.) seront poursuivis.

La qualification du capital humain est le troisième axe prioritaire énoncé par la note de cadrage. Cet axe devrait, à nos yeux, être érigé en priorité des priorités. Car tous les efforts déployés pour soutenir l’offre exportatrice et l’amélioration de notre compétitivité ne seraient aboutir sans disposer d’hommes et de femmes qualifiés, dont nous manquons cruellement. Toujours est-il que la note d’orientation exhorte à «la mise en œuvre rapide et saine de la vision stratégique de la réforme de l’enseignement». Les ministères concernés pourraient donc voir leur budget augmenter.

Poursuite des réformes

Les réformes structurelles à engager sont les mêmes, indépendamment des gouvernements qui se succèdent. C’est le cas de la réforme de la Justice, celle de la régionalisation, de la fiscalité et surtout de la décompensation (sucre et gaz butane).

La poursuite des efforts de recouvrement des équilibres macroéconomiques est aussi une constante. Pour l’année 2017, le déficit budgétaire doit être ramené à 3% du PIB. A ce titre, le Chef de gouvernement appelle les différents départements ministériels à rationaliser leurs dépenses de fonctionnement et à se serrer la ceinture.

Notons enfin que la sécurité des citoyens est aussi érigée en priorité. Les services de police et de sécurité se verront donc octroyés des ressources et moyens supplémentaires pour mener à bien leur mission.

Toutes ces orientations doivent figurer dans le projet de Loi de Finances 2017 que le ministère de l’Economie et des Finances devra déposer devant le Parlement avant le 20 octobre.

 

Une note d’orientation aux allures de bilan 

Dans la note de cadrage, le Chef de gouvernement ne s’est pas privé pour rappeler les réalisations macroéconomiques de son gouvernement, période électorale oblige. Ainsi, la note souligne l’amélioration continue du déficit budgétaire puisqu’il est passé de 7,2% en 2012 à 4,3% en 2015 (3,5% attendu en 2016). Le déficit de la balance des paiements est passé de 9,5% du PIB en 2012 à 2,2% en 2015, tandis que les réserves de change se sont accrues pour couvrir plus de sept mois d’importations à fin juin 2016, alors qu’elles étaient de quatre mois en 2012. Quant à la croissance du PIB, elle a été en moyenne de 3,5% sur la période contre une moyenne de 3% dans la région MENA, souligne la note d’information.  

 

Articles qui pourraient vous intéresser

S'inscrire à la Newsletter Boursenews

* indicates required