Un sondage a été réalisé par BKGR auprès de plusieurs investisseurs institutionnels marocains afin de recueillir leurs opinions sur l’évolution des principaux agrégats économiques et de la politique monétaire du Royaume. Les points saillants de ce sondage révèlent les attentes suivantes :
Politique monétaire
- 84,6% des sondés estiment que la politique monétaire actuelle est adéquate.
-100% anticipent un statu quo lors du Conseil de BANK AL-MAGHRIB de juin 2024.
- 92,3% s’attendent à un maintien du statu quo en septembre 2024, avant une possible baisse à 53,8% en décembre 2024.
- Un nouveau cycle accommodant pourrait débuter au S1 2025, anticipé par 61,5% des sondés.
- 92,3% des participants prévoient une croissance économique entre 2% et 4% en 2024.
Inflation :
- 84,6% s’attendent à une inflation moyenne entre 2% et 4% en 2024.
- Déficit Budgétaire :
- 92,3% prévoient un déficit budgétaire entre -4% et -5% à fin 2024.
Distribution de Crédits :
- 69,2% des sondés s’attendent à une progression de la distribution de crédits en 2024.
Taux Débiteurs :
- 84,6% anticipent une stagnation des taux débiteurs en 2024.
Une victoire encore fragile contre l'inflation
Au terme du mois d'avril 2024, l'inflation affiche une légère hausse de +0,6% en m-o-m et ressort en quasi-stagnation (+0,2%) par rapport à la même période de l'année écoulée. Pour sa part, la composante sous-jacente s'établit à +2,2% en glissement annueL
Même si la victoire contre l'inflation semble proche, certains éléments pourraient ré-attiser les pressions inflationnistes et mériteraient de demeurer sous surveillance, estime BKGR. Il s'agit notamment de :
-L'impact des aides sociales directes au profit des ménages ;
-Les effets directs et indirects de la décompensation progressive du gaz butane lancée en mai 2024 qui ne devraient commencer à être perçus qu'à partir de septembre 2024. Rappelons que le prix de la bouteille de gaz de 12 kg devrait augmenter annuellement de MAD 10 pour s'établir à MAD 70 en 2026 ;
-Et, l'évolution des tensions géopolitiques pouvant impacter les niveaux de prix à l'international.
L'ensemble de ces éléments et la position relativement prudente des principales banques centrales dans le monde poussent le bureau de recherche à privilégier un maintien du taux directeur à son niveau actuel le 25 juin.