Leader historique de l'assurance automobile et du segment Santé au Maroc, Sanlam a jeté son dévolu sur l'assurance aux entreprises et sur l'épargne. Une diversification qui commence à porter ses fruits. Et Le management est optimiste pour 2023.
Véritables colosses, les compagnies d'assurance ont besoin de temps pour négocier des virages stratégiques. Et dans le cas de Sanlam, qui a entamé sa mue avec la refonte de son image institutionnelle en 2022, le résultat commence tout juste à devenir perceptible.
"Tout en maintenant notre position de numéro 1 de l'automobile et de la santé, nous enregistrons une forte croissance sur le corporate en diversifiant notre portefeuille sur les PME", a indiqué Yahya Charaibi, PDG de la compagnie. La compagnie nourrit également de grandes ambitions sur le segment de l'épargne, avec 932 MDH de primes en 2022 (+1,5%). Sur l'épargne en unités de compte, la compagnie est en cours de lancement de son premier produit.
Le segment corporate progresse, lui, de 11,2% à 1,1 Md de dirhams, plus vite que l'automobile (+5,5%) et la santé (+5,8%).
L'inflation grignote des marges
Exposé à la hausse de la sinistralité automobile du fait de l'inflation qui touche les pièces de rechange, la compagnie a vu son S/P Non-Vie global se dégrader d'un point à 74%. Abdessamad Talbi, DG délégué, explique : "Les études montrent un impact des pièces de rechange sur les sinistres automobiles de 20%. Sur certaines marques, cela augmente beaucoup plus. Les prix des vitres ont été multipliés par trois, etc..."
Dans ce contexte, la priorité de la compagnie a été de maintenir les prix et la qualité des services. Et d'ajouter qu'aucune hausse des tarifs n'est à l'ordre du jour. La compagnie expérimente la centralisation des achats de pièces de rechange pour réduire les coûts et compenser l'augmentation des coûts de réparation.
"Nous sommes optimistes pour 2023"
Quant à l'année 2023, le management est plutôt optimiste. "Nous avons fait face à une série de crises successives ces dernières années et nous avons démontré notre capacité de résilience", s'est félicité Yahya Chraibi.
"Nous sommes très optimistes, car la stratégie choisie il y a quelques années commence à donner ses fruits. Nous cherchons de la croissance profitable et non de la croissance incontrôlée qui risquerait d'impacter nos résultats techniques. Nous restons optimistes et ambitieux pour 2023 », poursuit-il.
Le résultat financier s'est dégradé de 13% à cause de la baisse du marché financier. Youssef Berrada, directeur administratif et financier, est optimiste au regard des données du premier trimestre sur lequel les gestionnaires ont maintenant assez de visibilité.
"Sur le premier trimestre, le principal de nos placements était sur le monétaire et obligataire court terme. Nous attendons la décision de BAM la semaine prochaine pour évaluer notre stratégie obligataire. Sur l'action, nous sommes preneurs sur des actions à fort potentiel. Nous sommes aussi en train de revoir notre politique globale pour augmenter le récurrent, aussi bien sur la partie financière que immobilière (non coté : ndlr). Mais, globalement, nous sommes optimistes".