L'Association des Sociétés de Gestion et Fonds d'Investissement Marocains (ASFIM) a organisé ce mardi 31 octobre 2023 à Casablanca l'édition 2023 de sa grande conférence. Sous le thème « La gestion d'actifs : vecteur de mobilisation de l'épargne pour un meilleur développement en Afrique », la conférence a réuni des experts, professionnels et régulateurs, tant marocains qu'internationaux.
L'événement intervient dans un contexte économique mondial marqué par des crises sans précédent ces dernières années. L'inflation record et la montée des taux d'intérêt, aussi bien au Maroc qu'à l'international, ont complexifié le paysage pour l'industrie de la gestion d'actifs. Néanmoins, le secteur a montré une résilience notable, un point souligné par les régulateurs du marché des capitaux.
Un écosystème basé sur la confiance
Pour Reda Hilali, président de l'ASFIM, le développement du secteur passe nécessairement par un renforcement continu de la confiance au sein de l'écosystème, qu'il considère en parfaite synergie. Outre les sociétés de gestion, cet écosystème englobe l'Autorité Marocaine des Marchés de Capitaux, Bank Al Maghrib, la Direction du Trésor, et les banques qui jouent un triple rôle : distributeur, dépositaire et intervenant majeur sur le marché de la dette, ainsi que la Bourse de Casablanca, Maroclear et d'autres acteurs clés.
Le Poids des OPCVM dans l'économie
Reda Hilali a mis en avant les chiffres clés du secteur, vieux de 28 ans. Avec 19 sociétés de gestion et plus de 400 professionnels, dont 100 experts en investissement, le secteur gère environ 600 OPCVM et 570 milliards de dirhams d'actifs. « Ce montant a plus que doublé en seulement 10 ans », précise-t-il. L'épargne mobilisée représente 45% des dépôts bancaires et 40% du PIB national.
Après les institutionnels, séduire les particuliers
Les investisseurs institutionnels ont largement contribué à l'évolution du secteur. Le défi actuel est d'augmenter la participation des investisseurs particuliers dans les OPCVM. Actuellement, 63% des actifs sous gestion sont détenus par des investisseurs institutionnels, contre seulement 7% pour les particuliers.
« En somme, le marché compte seulement 30 000 investisseurs, malgré la création de produits comme le plan d'épargne en actions en 2011 », déplore le président de l'ASFIM.
Un autre enjeu réside dans la profondeur des marchés de capitaux. La Bourse de Casablanca, bien que deuxième en Afrique en termes de capitalisation, ne compte que 74 valeurs cotées. Par ailleurs, le marché de la dette privée reste limité et souffre de l'absence de notation du risque crédit.
Pour conclure, Reda Hilali évoque la nécessité d'élargir la gamme de produits financiers disponibles, notamment par l'introduction de produits dérivés et de marchés à terme. Une éducation financière plus poussée et des plans d'épargne mieux adaptés pourraient également servir de leviers de croissance pour le secteur.