Avec un portefeuille de placements évalué à plus de 81 milliards de dirhams, la CIMR est pleinement exposée aux fluctuations du marché financier. Son PDG explique la stratégie financière de la caisse. Il se dit optimiste après un premier trimestre morose.
Le portefeuille, évalué à plus de 81 Mds de dirhams est composé d’actions (52%), de produits de taux (38%), d’infrastructures et d’immobilier de manière marginale (6%). Une allocation proche du benchmark voulu par la caisse.
Sur l'Action, Cheddadi rappelle l’un des faits marquants de l’année : la Caisse a fait un grand investissement en augmentant sa participation dans la BCP.
Mais c’est surtout dans les OPCI où la CIMR a été offensive. «Nous avons investi dans ces fonds où l’Etat a mis ses actifs immobiliers, des ministères, des hôpitaux, des universités etc…On parle de 20 Mds de dirhams d’actifs publics mis dans les OPCI. La CIMR a investi 4,5 Mds de dirhams dedans», explique Cheddadi.
Quelle stratégie financière pour la CIMR en 2023 ?
Pour 2023, Cheddadi avoue que la caisse a levé le pied en ce qui concerne l’investissement en actions cotées au premier trimestre. Mais les choses sont en train d'évoluer
"Je n’ai pas la boule de cristal. Je vois que l’année démarre timidement. La question de confiance est très importante et actuellement la confiance est mitigée. Cela dit, je vois que les conditions sont maintenant bonnes pour la reprise. Le premier trimestre s’est terminé d’une manière morose. Mais on sent un frémissement au niveau des affaires. L’année agricole ne sera pas si mauvaise. Il y a des projets d’investissements intéressants sur la table du gouvernement. On parle de 2 milliards de dollars (plus de 20 milliards de dirhams), la situation internationale évolue timidement mais dans le bon sens…La crise ne peut pas durer éternellement. On s’y habitue....A cela s'ajoute le fait que les résultats des entreprises étaient globalement bons. On aura de bons dividendes. Je pense qu'on va sortir du tunnel en 2023. Je suis plutôt optimiste".
Le sentiment de Khalid Cheddadi semble être plus appuyé sur les taux et, surtout, les OPCI : "On va profiter de la remontée des taux pour revenir sur le marché obligataire et poursuivre les investissements sur quelques projets immobiliers, les projets d’infrastructure et les OPCI. Il faut dire que sur les OPCI structurés par l’Etat, la caisse obtient des rendements alléchants d’un peu plus de 6% avec une clause de révision. Les actifs publics déversés dans ces fonds immobiliers sont assortis de contrats de location à long terme de 30 ans.
Des fondamentaux qui font exception dans le paysage des retraites au Maroc
Malgré une conjoncture difficile sur le marché financier et qui a pesé sur les placements de la CIMR, la caisse a pu dégager un excédent d’exploitation de 4 Mds de dirhams et sa réserve de prévoyance a progressé de 6%. Bien qu’en baisse de 2 Mds de
DH d’une année à l’autre sous le poids des marchés financiers en méforme, le solde reste positif et vient renforcer des réserves techniques de la caisse et pérenniser le modèle CIMR à long terme. La CIMR a en outre distribué un peu plus de 6 milliards de dirhams de prestations, renforçant son rôle social, 20 ans après une réforme qui en fait aujourd'hui une exception dans le paysage des retraites au Maroc.