Samedi 11 Mars 2023

Faillite de SVB : Quel risque de contagion ?

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La disparition soudaine de la banque californienne SVB représente non seulement la plus grande faillite bancaire depuis celle de Washington Mutual en 2008, mais aussi la deuxième plus grosse défaillance d'une banque de détail aux Etats-Unis. A ce stade, les observateurs voient pour le moment un faible risque de contagion aux grandes banques américaines et européennes. 

Peu connue du grand public, SVB s'était spécialisée dans le financement des start-up et était devenue la 16e banque américaine par la taille des actifs: fin 2022, elle comptait 209 milliards de dollars d'actifs et environ 175,4 milliards de dépôts. Cette banque californienne a été fermée vendredi par les autorités américaines et l'Agence américaine de garantie des dépôts, la FDIC, a pris le contrôle de l'établissement, qui devrait rouvrir lundi sous un nouveau nom.

 

La cryptomonnaie USDC, dite "stable" car théoriquement indexée sur le dollar, a été chahutée dans la nuit de vendredi à samedi après que son créateur, Circle, a annoncé avoir laissé 3,3 milliards de dollars dans les caisses de la banque. Circle a annoncé ne pas être parvenue à retirer l'ensemble de ses dépôts au sein de cette banque. 

 

Circle a effectivement révélé, sur son compte Twitter, que 3,3 milliards de dollars de ses avoirs étaient encore dans les caisses de SVB, inaccessibles en l'état. La FIDC ne garantit les dépôts qu'à hauteur de 250.000 dollars par client et par banque. 

 

Panique sur les marchés 

 

C'est ainsi que sur les marchés, un mouvement de panique a débuté jeudi, après que SVB eut annoncé qu'elle cherchait à lever rapidement du capital pour faire face aux retraits massifs de ses clients, sans y parvenir, et avoir vendu pour 21 milliards de dollars de titres financiers, en perdant 1,8 milliard de dollars au passage.

 

L'annonce a surpris les investisseurs et a ravivé les craintes sur la solidité de l'ensemble du secteur bancaire, notamment avec la rapide montée des taux d'intérêt qui fait baisser la valeur des obligations dans leurs portefeuilles et renchérit le coût du crédit.

 

 

Les quatre plus grandes banques américaines ont perdu 52 milliards de dollars en Bourse jeudi et dans leur sillage, les banques asiatiques puis européennes ont flanché.

A Wall Street, les grandes banques se sont ressaisies vendredi après la déroute de la veille: JPMorgan Chase a pris 2,54% tandis que Bank of America et Citigroup ont perdu moins de 1%.

 

En Europe, Société Générale a perdu 4,49%, BNP Paribas 3,82% et Crédit Agricole 2,48%. La banque allemande Deutsche Bank a lâché 7,35%, la britannique Barclays 4,09% et la suisse UBS 4,53%.

Des banques de taille moyenne ou plus concentrées sur un type de clients étaient en revanche davantage dans la tourmente, First Republic lâchant par exemple près de 15% et Signature Bank, proche du milieu des cryptomonnaies, 23%.

 

Devant le siège de la banque à Santa Clara vendredi, quelques clients nerveux se demandaient comment ils pouvaient accéder à leurs fonds, certains tentant de deviner ce qui se passait à travers les portes vitrées, fermées.

Sur la devanture, un papier de la FDIC indiquait qu'ils pourraient, à partir de lundi, retirer jusqu'à 250.000 dollars.

 

Risque de contagion ? 

 

Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management, se veut rassurant, estimant "faible", dans une note, le risque "d'un incident de capital ou de liquidités parmi les grandes banques".

Depuis la crise financière de 2008/2009 et la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, les banques doivent donner des gages renforcés de solidité à leurs régulateurs nationaux et européens.

Elles doivent par exemple justifier d'un niveau minimal de capital plus important destiné à éponger les éventuelles pertes.

Pour les analystes de Morgan Stanley, "les pressions de financement auxquelles la SVB est confrontée sont très particulières" et les autres banques ne font pas face à une "pénurie de liquidités".


La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a convoqué plusieurs régulateurs du secteur de la finance vendredi pour évoquer la situation, leur rappelant qu'elle avait "pleine confiance" dans leur capacité à prendre les mesures appropriées et estimé que le secteur bancaire restait "résilient".

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