Mardi 20 Fevrier 2018

Wafa Assurance : Les confidences du management

Analyse du Marché Boursier Marocain

 

Présentation des résultats de Wafa Assurance - le 20 février 2017. Boursenews


Se tenait ce matin à Casablanca la conférence de présentation des résultats de Wafa Assurance. Le groupe a connu une croissance importante des primes dans toutes les branches. Mais, la rentabilité a été impactée par 3 phénomènes, dont un qui risque de toucher toute la place. 



Les sinsitres automobile, une problématique de place 
Pour la première fois, le chiffre d'affaires de Wafa assurance a dépassé la barre des 8 Mds de dirhams, progressant de 10% par rapport à l'année dernière. La compagnie a profité aussi bien de la croissance dans la Vie (+9,6%), que dans la Non-Vie (+10,6%). Mais cela n'a pas empêché le bénéfice net d'enregistrer un repli de 2,6% à 819 MDH. La première raison évoquée par le management de la compagnie pour expliquer cette baisse et la recrudescence des sinistres automobile. Un phénomène qui inquiète de plus en plus la profession qui a d'ailleurs, et on vous en parlait il y a quelques mois en exclusivité, lancé une étude pour comprendre l'augmentation de la fréquence des sinistres.

 

Les résultats seront connus courant 2018 puis partagés avec l'ACAPS pour trouver une solution. "L'une des solutions possibles est la mise en place d'une tarification adaptée selon les régions et les usages. On sait par exemple qu'il y a deux fois plus d'accidents à Casablanca que dans le reste des villes. On sait aussi que les jeunes avec des voitures puissantes font plus d'accidents que les usagers plus âgés. Tout ceci doit être confirmé par l'étude lancée par la fédération et sur laquelle je ne souhaite pas anticiper. Mais l'idée est que les bons conducteurs doivent arrêter de payer pour les mauvais", a indiqué Ali Harraj, PDG de Wafa Assurance. 

Pour lui, le secteur doit se discipliner. Il est favorable à un système de bonus/malus plus incitatif dans l'assurance automobile. Interrogé par nos soins en novembre dernier sur cette hausse de la sinistralité dans l'automobile, Othman Elalamy, secrétaire général de l’ACAPS,  nous avait indiqué une augmentation de 25% des prestations afférentes aux garanties annexes dans l'assurance automobile entre 2015 et 2016. Une tendance qui s'est sans doute maintenue entre 2016 et 2017, comme le montrent les chiffres de Wafa Assurance.

Quant à une éventuelle intervention de l'Acaps pour fixer un prix plancher et freiner la course aux volumes qui s'accompagne d'une baisse des prix, Ali Harraj pense que ce n'est pas possible. "Les prix sont libres depuis 2006 et il ne peut pas y avoir de retour en arrière", a-t-il indiqué. 

De manière générale la hausse de la sinistralité s'est traduite par une hausse du ratio combiné de la compagnie de de 3,4 points à 101,3%. 

 

Résultat financier : La Vie fait mieux que la Non-Vie 
Autre phénomène explicatif de la baisse du résultat net, un effet de base sur le résultat financier dans la Non-Vie. Ce dernier s'est dégradé de 69 MDH en raison d'une réduction des plus-values réalisées et ce, après une année 2016 exceptionnelle où le marché actions avait pris 30% (6,4% rappelons-le en 2017). En revanche, dans la Vie, le résultat financier a connu une forte croissance (+162 MDH) grâce à l'augmentation des encours et la réalisation de plus values. Au final, la baisse du résultat technique a été atténuée par une amélioration du résultat non-technique (+66 MDH) grâce aux charges financières et aux impôts. Le management aurait pu faire du pilotage pour dégager d'autres plus-values, notamment dans la Vie, mais ce choix n'a pas été retenu. 

 

Concernant la rémunération des actionnaires, Wafa Assurance a préféré proposer un dividende stable de 120 DH/actions après une année de consolidation des acquis. 

Hausse des coûts de réassurance et charges exceptionnelles 
Dernier phénomène à avoir impacté la rentabilité, "de grosses affaires cédées en réassurance", explique Taoufik Benjelloun, directeur général délégué en charge de la stratégie, du pilotage et de la finance. Ceci a conduit à une hausse des coûts de réassurance. Il explique par ailleurs que des charges financières non techniques, qui correspondent au coût d'une dette historique, ont également pesé. Mais légèrement. Une charge exceptionnelle qui ne sera d'ailleurs plus constatée selon lui étant donné que la compagnie en a terminé avec cette dette en 2017

Les filiales continuent d'afficher une forte croissance 
Sur un tout autre registre, les filiales du groupe, qui sont au nombre de 6 en Afrique en plus d'une filiale assistance au Maroc (Wafa IMA Assistance) ont connu une forte croissance de leur activité générant 520 MDH de primes en Afrique et 216 MDH en Assistance au Maroc. Le management s'est déclaré à la recherche de nouvelles opportunités de croissance sur le continent. 

Des engagements en hausse de 2,3 Mds de dirhams 
Les engagements techniques ont connu une hausse de 9,2% cette année (+2,3 mds de dirhams) en raison principalement de l'activité Vie. Il atteignent désormais 27,9 milliards de dirhams. Cela s'est traduit naturellement pas des placements équivalents en couverture. Un montant de 2,6 Mds de dirhams, dont 85% issu de la Vie a été placé. 

 

 

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