· La compagnie continue de tirer profit de l'activité Vie.
· La non-Vie croît timidement, mais c'est un “trou d'air” conjoncturel.
Wafa Assurance sort d'un semestre marqué par une hausse de la sinistralité automobile. Plus globalement, l'activité non-Vie a connu une hausse limitée des primes, où la croissance des revenus de la branche automobile a été atténuée par le repli des autres branches. Pour Ramsès Arroub, dont c’est la première sortie médiatique depuis son retour en mai dernier à la tête de Wafa Assurance qu’il avait quittée en 2014, il s'agit d'éléments conjoncturels, la tendance lourde étant encore favorable à la non-Vie.
Son retour, salué par les collaborateurs, coïncide avec une montée en puissance des sinistres dans des branches clés, augmentée par une baisse sensible de la rémunération de l'épargne institutionnelle sur le marché des capitaux. Arroub devra donc puiser dans son expérience pour naviguer en eaux troubles.
Croissance tirée par l'épargne
Le chiffre d’affaires global de la compagnie a atteint 4,5 Mds DH à fin juin 2018, en progression de 4,7% sur le semestre. L'essentiel de la croissance est issu de l’activité Vie, qui croît de 8,3% à 2,4 Mds DH, grâce à la bonne dynamique en épargne et en décès. En revanche, la non-Vie fait du surplice, avec une légère hausse de 0,8%. Sur l'épargne, le top management s'accorde sur un ensemble d'éléments qui expliquent sa bonne orientation depuis 2 ans : d'abord, un effort commercial soutenu où la compagnie note un déplacement de l'offre, via la bancassurance notamment, vers la clientèle. Ensuite, une prise de conscience des épargnants pour les produits d'épargne, surtout l'épargne éducation, retraite et les revenus sécurisés.
Mais la charge de sinistres a contrebalancé l'effort commercial. Trois sinistres majeurs et la hausse de la sinistralité en Auto ont en effet généré une hausse de 13 pts du ratio de sinistralité nette de reassurance, qui passe à 83,6%. Les frais de gestion sont restés, eux, plutôt stables, alors que le taux des frais d’acquisition est en très légère hausse en non-Vie. Au final, le ratio combiné non-Vie est en hausse de 14,4 pts, passant à 114% à cause des sinistres.
Coup de mou dans la non-Vie ou réel changement de tendance ? Pour Ramsès Arroub, “cette contre-performance est à corriger”. Selon lui, l'orientation haussière des deux grands marchés de la non-Vie (le marché de l'entreprise et celui de l'automobile) n'est pas remise en cause. D'abord, sur l'automobile, le parc ne peut que continuer à croître et donc générer des primes, alors que sur le marché de l'entreprise, un trou d'air aurait été constaté en début d'année sur les risques techniques. Mais pour Arroub, ce marché va encore générer de “la matière assurable”. Quant à la sinistralité automobile, bien qu'elle grimpe, elle ne remet pas en cause la rentabilité de cette branche. Sur le reste de l'année, Arroub est resté peu disert, préférant ne pas s'engager sur des objectifs chiffrés.
Les filiales grandissent
322 MDH de chiffre d’affaires ont été générés en Afrique, hors Maroc, durant le premier semestre 2018, et 150 MDH en assistance dans la filiale Wafa Ima. Les filiales ont généré un résultat cumulé de 20 MDH au S1-2018, modeste certes par rapport à la taille de la compagnie, mais en progression constante sur 3 ans. Il faut dire que la majorité est jeune et part de rien. A moyen terme, le management dit regarder toutes les opportunités.