C'est fait. Total Maroc vient d'organiser sa première conférence de presse après son introduction en Bourse pour exposer ses réalisations semestrielles. On saluera au passage le niveau de détails fournis par le management dans l'explication des comptes. La société a résisté à la baisse des prix et améliore sa trésorerie grâce à la disparition de la compensation.
Concernant Total Maroc, on retiendra qu'en social, l'activité de la société pétrolière se porte bien, mais les comptes consolidés ont été impactés par des événements non récurrents. Ainsi, le résultat net social de Total Maroc au 30 juin 2015 s’établit à 184,7 MDH, contre 179,8 MDH pour la même période de l’année 2014, soit une progression de 5 MDH. “Cette performance a été réalisée alors même que les frais engagés dans le cadre de l’IPO ont été inscrits en totalité sur le 1er semestre 2015, pour un montant global de 35 MDH” assure le management. Le résultat net consolidé du 1er semestre 2015 a atteint 145,9 MDH, contre 169,4 MDH au cours de la même période de l’exercice précédent. La baisse du résultat net consolidé (- 23,4 MDH) est due aux retraitements IFRS sur couverture de change (-17,7 MDH) et sur impôt différé (-7,4 MDH). A noter, par ailleurs, l’impact des frais IPO de 2 MDH sur le contributif des filiales consolidées.
Toutes activités confondues, les ventes de Total Maroc ont enregistré une progression de + 3,5% par rapport au 1er semestre 2014, et ce malgré la baisse des prix de vente sur la période. La société a compensé cela par un effet volumes plus importants combiné à l'effet des autres services dans les stations-service, qui eux, sont à plus forte marge.
Un autre fait majeur à relever concerne l'arrêt des subventions sur les hydrocarbures qui a provoqué un allègement des délais nécessaires à l'encaissement du chiffre d'affaires et par ricochet permis l'allègement des frais financiers. Toutefois, les opérateurs seront peut-être amenés à augmenter leurs stocks d'hydrocarbures à cause de l'affaire Samir. Pour le Directeur général, Arnaud le Foll, “si les conditions sont pareilles pour l'ensemble des acteurs, cela ne nous pose pas de problèmes. La crainte serait que les autorités demandent aux opérateurs disposant d'une plus grande capacité de stockage d'accumuler des stocks à la place des autres”. En effet, si Total est amené à augmenter ses stocks, cela devrait faire monter à nouveau ses charges financières.
Au final, on peut dire que le Groupe résiste aisèment à la baisse des prix à l'aube de la libéralisation totale des prix, le 1er janvier 2016. Une libéralisation qui, jusqu'à présent, est présentée par le management comme étant une opportunité.