Les profits warning qui ont émaillé l’actualité de la cote casablancaise ces dernières semaine suscitent beaucoup d’interrogations quant à leur pertinence. Une source proche du Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM), ciblé par les critiques, réfute les accusations de laxisme de la part du gendarme de la Bourse. Explications.
La communication financière est un élément clé de la transparence du marché. Elle constitue un aspect essentiel de la confiance des investisseurs, de la crédibilité d’une place boursière. A l’heure où la place casablancaise cherche à se faire un nom sur la carte financière mondiale, certains observateurs estiment que la communication des sociétés cotées laisse parfois à désirer, notamment en ce qui concerne l’information importante et plus précisément les alertes sur résultats. Une critique qui bénéficie d’un fort écho cette année, et qui n’épargne pas le CDVM.
Il faut dire que cette année aura été riche en profits warning puisque pas moins de 10 sociétés cotées ont pour l’instant publié une alerte sur les résultats. Rien d’anormal à cela, semble dire cet analyste : «Les profits warning s'expliquent, notamment, par les effets des conjonctures nationales et internationales. En revanche, ce qui inquiète le plus le marché, c'est le cas des entreprises qui ne publient pas de profits warning sur leurs résultats financiers attendus».
Au CDVM, on tient peu ou prou le même raisonnement. Une source proche du CDVM nous fait part de son étonnement face aux accusations de laxisme dont le gendarme de la Bourse est la cible ces dernières semaines. Pour lui, il faut replacer les choses dans leur contexte : «Il y a encore peu, la pratique des profits warning n’existait même pas. Et le CDVM a sanctionné en conséquence les sociétés qui n’avaient pas publié d’alerte sur les résultats. La communauté financière ne prenait connaissance des contreperformances au niveau des résultats qu’au moment de la publication définitive des comptes. Maintenant, la pratique des profits warning est devenue courante, grâce à l’action du CDVM, et cela est à l’avantage du marché aujourd’hui». Toujours selon notre source,«le fait qu’il y ait autant de profits warning cette année, 10 en l’occurrence, est finalement bon signe. Cela montre que le CDVM joue son rôle».
En d’autres termes, il faudrait se féliciter, selon notre interlocuteur, que cette pratique soit devenue monnaie courante. Pas au niveau de l’évolution de la masse bénéficiaire bien entendu, ni au plan de la santé financière de certains secteurs, mais plutôt au plan de la «discipline» des sociétés cotées instaurée en matière de communication de l’information importante, en général, et de l’alerte sur résultat, en particulier.
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