la liquidité est un véritable facteur de risque pour les banques participatives et islamiques. A cause de cette contrainte, la rentabilité de ces établissements attendus en avril prochain au Maroc, risque d'être laminée. C'est ce qui ressort de la conférence organisée récemment par le cabinet i-performance à Casablanca intitulé "Sommet de la finance islamique et participative". Les intervenants ont expliqué à ce sujet que les banques participatives doivent détenir jusqu'à 40% de liquidités en plus que les banques conventionnelles. 3 raisons sont évoquées.
les marchés interbancaires et monétaires islamiques sont inexistants ou sous-développés
C'est pourtant la base du fonctionnement d'un marché monétaire et rares sont les pays qui disposent d'un taux de référence propre aux produits islamique. Cette absence de référence rend le marché interbancaire peu liquide, ce qui ce répercute naturellement sur le financement des banques participatives.
Les facilités des Banques Centrales ne s’accommodent pas toujours avec la Sharia
Assimilées à des produits de taux, les facilités des Banques Centrales ne peuvent pas rentrer dans le circuit de financement des établissements dits islamiques. Encore une source de financement de moins. Même les facilités à court terme ne sont pas acceptées.
La conformité à la Sharia impose des règles strictes
Il s'agit ici des règles d'adossement des financements à des actifs tangibles, l'interdiction des instruments de couverture classiques ou encore les restrictions de ventes des dettes, qui rendent le refinancement difficile, surtout en absence d'un marché interbancaire hermétique et développé.
Une rentabilité amoindrie
Ainsi, il sera surement demandé aux banques participatives d'être dotées en fonds propres conséquents au départ, ce qui risque de laminer la rentabilité des actifs. D'ailleurs, le cabinet I-Performance a présenté une étude comparative dans les pays du Golfe portant sur 65 banques sur la période 2008-2014.
Il en ressort que les banques Islamiques disposent de plus de liquidités (23%) dans leurs bilans contre 19,8% pour les banques conventionnelles.
La rentabilité des actifs (ROA) est moins élevée et celle des fonds propres (ROE) est un 30% moins élevées.
Source : Présentation I-Performance.