Les dernières notes produites par les analystes après les résultats nous renseignent sur l’état de santé des entreprises industrielles. Les marges de celles admises à la cote ont baissé de 13,7% à 9,8% en 2018. Tant bien que mal, Nexans Maroc est parvenu à s’adapter à ce contexte. Les revenus consolidés ont progressé de 9,3% à 1,79 Md de DH. A prix métal constants (hors effet prix), les ventes sont en croissance organique de 15% à 1,38 Md de DH. L’infrastructure et la distribution, grâce à un effort d’élargissement de la gamme, sont les deux marchés (sur les quatre) qui génèrent le plus de revenus pour Nexans. Le CA combiné de ces deux marchés s’élève à 1,07 Md de DH.
Le management explique que la société poursuit ses efforts de rationalisation des charges opérationnelles, en réduisant les coûts fixes et en améliorant la productivité. Ceci a permis à la société de dégager un REX de 82 MDH, en hausse de 71,5%.
Les délais de paiements moyens nets sont également ramenés à des «niveaux raisonnables» de 122 jours, alors que la rentabilité des capitaux investis, mesurée par le ROCE, «s’est fortement améliorée» à 10,5% contre 3,5% en 2017.
L’export donne ses fruits Pour contourner la pression sur les marges sur le marché local, la société a opté pour l’export. En une année, les revenus tirés de l’export ont progressé de 60%. Une stratégie payante aux yeux du management qui affirme qu’ «nous avons compensé la baisse du marché marocain par la progression à l’export».
Karim Bennis, administrateur-Directeur général de Nexans, ajoute que «Dans les zones que nous servons (UEMOA-CEMAC : ndlr), la croissance économique est correcte», explique L’installation de l’usine en Côte d’Ivoire, opérationnelle depuis mai dernier, permettra d’accompagner le programme d’électrification et de construction résidentielle et tertiaire et de booster les résultats en 2019. A noter que l’usine connaîtra sa première année pleine en 2019.
Interpellé sur le dividende, le management indique que le montant proposé sera communiqué dans les projets de l’AGO, mais qu’historiquement, ils distribuent entre 70% à 80% de leur résultat. L’année passée, Nexans avait distribué 3 DH par action.
2019, une année dificile...aussi
En termes de perspectives, le management ne s’est pas montré très optimiste. «Nous estimons que l’année 2019 serait aussi difficile. La consommation d’électricité elle-même n’est pas en forte croissance et les marchés du BTP et d’infrastructures tournent au ralenti. Nous allons continuer d’être extrêmement sélectifs pour être le moins impactés».
Rappelons que dans le BTP, la société dispose d’une part de marché de 33% aux côtés de 5 ou 6 fabricants. Sur le marché de l’infrastructure, la PDM varie entre 26% et 27% avec le même nombre de fabriquants.