Au début de l'expérience bancaire islamique, il n'y avait que des banques islamiques exclusives, les «fenêtres islamiques ou participatives» n’existaient pas, car les banques conventionnelles n'avaient pas encore réalisé la taille de l'adversaire qui a fait son entrée dans le secteur bancaire comme un système alternatif. Au Maroc, les filiales des trois principales banques françaises installées dans le Royaume vont créer des guichets participatifs, poussant Bank Al-Maghrib a innover pour mettre en place un véritable cadre réglementaires pour ces établissements.
Les « fenêtres participatives » sont considérées comme de entités de soutien plutôt qu’une division opérationnelle, car leur travail se limite au développement des services bancaires islamiques en coopération avec les autres services de la banque-mère. Toutefois, le rôle d'une fenêtre participative peut croître dans la mesure où celle-ci peut devenir une banque participative complète en soi . D'ailleurs, cette stratégie de pénétration du marché devrait être temporaire, puisque des plans de déploiement à long terme sont prévus par les filiales des banques françaises. Autrement dit, si la demande pour les produits bancaires participatifs se confirme, ces banques devront filialiser l’activité des “Islamic windows” dans un réseau distinct.
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Pour leur communication, les fenêtres participatives ne pourront avoir une identité visuelle différente, à l’exception d’une signature juxtaposée au logo de la banque indiquant que l’agence distribue des financements participatifs, de façon à ce que les clients sur le plan opérationnel, pourront distinguer entre l’activité « participative » et l’activité classique, indique le management de Crédit du Maroc. En plus du capital de démarrage qui sera apporté par la maison-mère, selon des règles respectant les principes de la Chariaa, les filiales bénéficieront d’une bonne connaissance du portefeuille clients, et réaliseront des économies d’échelle. De plus, sur marché interbancaire participatif, ces établissements auront la capacité de se refinancer auprès de leurs maisons-mères via des Sukuks.
BAM poussé à innover
A l'international, les fenêtres islamiques ne disposent pas de réglementation stricte. Les régulateurs les considèrent comme de simples gammes de produits. Au Maroc, Bank Al-Maghrib et le Conseil supérieur des Oulémas vont veiller à ce que ces fenêtres soient hermétiques. De plus, elles devront appliquer les mêmes circulaires que celles adoptées par les banques qui ont choisi de mettre en place des filiales. Il ne reste plus qu'à convaincre la clientèle que ces modèles sont identiques. A ce titre, un exercice de vulgarisation auprès du grand public sera sans doute nécessaire, au moins au départ.
Par Youssef Seddik.