Fortes tensions sur le marché du sucre
Annoncée pour cette année, la décompensation n'aura pas lieu finalement
La banque centrale n'en prend pas compte dans ses prévisions d'inflation
Le sucre, seule matière première agricole à flamber en 2016
Malgré la tendance baissière de l’ensemble des matières premières agricoles ces derniers mois principalement à cause de la hausse du dollars, le sucre, lui, résiste. Il se trouve actuellement à ses plus hauts niveaux depuis novembre dernier.
Il faut dire que l'Organisation internationale du sucre a revu à la hausse, hier, ses prévisions de déficit global pour 2015-16 à plus de 5 millions de tonnes. Le marché a accéléré à nouveau juste après cette annonce.
Pour rappel, en février, les prix ont grimpé de 9% en une seule journée après que la Thaïlande, deuxième exportateur mondial derrière le Brésil, ait annoncé une baisse de 20% de ses exportations et une production en baisse pour la première fois en plus de dix ans. Le phénomène El Nino y serait pour quelque chose. Comprendre l'impact de El Nino sur les matières premières.
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Benkirane a raté une fenêtre de tir
Benkirane s'était engagé à décompenser progressivement le sucre, dès le début de l'année 2016, à raison de 10 à 15 centimes par kilo, chaque mois. La méforme du marché fin 2015, caractérisée par des prix bas (voir graphique de haut), constituait une fenêtre de tir idéale pour se lancer sans trop de dégâts dans la décompensation de ce produit. Désormais, la fenêtre s'est fermée et lancer la procédure à ce niveau de cours risquerait de provoquer le mécontentement de ses électeurs. D'ailleurs, la Banque centrale ne prend pas en compte cette décompensation dans ses prévisions d'inflation. A ce propos, le Gouverneur de BAM a insinué que la décompensation du sucre ne se fera pas cette année pour des raisons électorales évidentes.
Rappelons que les 2 Mds de dirhams d'économies supposées être réalisées sur la compensation du sucre étaient destinées au secteur de la santé et au fonds de solidarité sociale.