L’Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC) a organisé une conférence de presse ce matin pour présenter le Rapport statistique 2015 de l’industrie marocaine du capital investissement. Tour d'horizon
Cette étude sur le secteur du capital investissement englobe l’activité, la croissance et la performance en 2015 des membres de l’AMIC ayant un bureau de représentation au Maroc. Ce rapport est réalisé pour la 8ème année consécutive par le Cabinet Grant Thornton sous la houlette de la Commission Etudes & Statistiques de l’AMIC.
Le Maroc enregistre le meilleur taux de pénétration de la région MENA
Après trois années de crise entre 2009 et 2011, les montants levés par les fonds de capital investissement au niveau mondial poursuivent leur évolution à la hausse et atteignent 551 Mds de dollars, soit une évolution de 224% depuis 2011 et de 11% par rapport à 2014. L’Amérique du Nord concentre 60% de ces levées de fonds et l’Europe 25%.
Le Maroc enregistre pour sa part un taux de pénétration du capital investissement de 0,06% en 2015. Il dépasse l’ensemble des pays de la zone MENA (0,03 %) depuis 2013.
22 sociétés de gestion et 46 fonds au Maroc
Le rapport statistique annuel couvre 22 sociétés de gestion gérant 46 fonds (23 actifs et 20 désinvestis ou en phase de désinvestissement) et représente ainsi la quasi-totalité de l’industrie marocaine du capital investissement. L’effectif moyen des sociétés de gestion s’élève à 6 personnes et le secteur compte à ce jour 132 professionnels.
Périmètre de l'étude. Source : AMIC
Signe d’une maturité croissante et notamment d’une professionnalisation des équipes de gestion, l’indépendance des sociétés de gestion se confirme avec 40% d’entre elles exerçant une gestion discrétionnaire à savoir une gestion où le pouvoir décisionnel repose entièrement sur l’équipe de gestion et non sur les bailleurs de fonds. En valeur, 63% des fonds de 3ème génération (créés à partir de 2011) sont totalement indépendants versus 47% pour les fonds de 2ème génération (créés entre 2006 et 2010). D’autre part, on constate que les équipes de gestion détiennent 31% du capital des sociétés de gestion traduisant une responsabilisation croissante de ces équipes de nature à rassurer les bailleurs de fonds.
A fin 2015, les fonds sous forme étrangère et SA représentent encore la majorité des fonds levés soit respectivement 39% et 37%. Avec la promulgation de la loi 18-14 relative aux Organismes de Placement Collectif en Capital (OPCC), cette forme juridique a augmenté de 2% par rapport à l’année précédente et devrait fortement progresser dans les années à venir, selon l'étude.
Un TRI moyen de 13%
Le TRI brut moyen calculé sur les sorties effectives est de 13% à fin 2015. Outre la performance financière, le Capital investissement tire ses cibles vers le haut. En effet, les taux de croissance annuels moyens (TCAM) du chiffre d’affaires et des effectifs des entreprises investies à fin 2015 sont respectivement de 17,6 % (versus 15,4% en 2014) et 4,9% confirmant l’impact positif du capital investissement même dans un contexte économique peu favorable.
Source : AMIC
L’intervention des fonds dans les entreprises crée également une dynamique bénéfique en matière de responsabilité sociale et environnementale : mise en œuvre de plans annuels de formation et de chartes d’éthique et de valeurs, gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs et des compétences ou encore actions environnementales et sociétales.
L’impact des fonds est encore plus significatif en matière de gouvernance. Cette dernière s’impose de façon drastique dans les mois qui suivent la prise de participations : 99% des sociétés investies sont auditées, 98% disposent d’outils de reporting, d’indicateurs de performances et de tableaux de bord ainsi que de comités de suivi d’activité et 97% mettent en place une politique de définition et de suivi des budgets.