Mardi 16 Juin 2015

Bourse : Une cartographie des investisseurs séimpose

Analyse du Marché Boursier Marocain

La Bourse de Casablanca et l'APSB ont organisé récemment un  workshop à Casablanca en invitant Roland Bellegarde, actuellement Conseiller spécial du président de la Bourse d’Arabie Saoudite. Il a été précédemment membre du Management Commity de NYSEEuronext de 2007 à 2014 en tant que Vice-président executif en charge des marchés européens et du listing. Pour lui, le cas marocain n'a rien d'exceptionnel.

 Sommes-nous le seul marché actions où les volumes baissent d'année en année ? Non, répond Roland Bellegarde. "La Bourse du Luxembourg, aussi bizarre que cela puisse paraître, est une Bourse de listing. Elle sert tout simplement à donner aux investisseurs institutionnels une valorisation peu coûteuse des titres. Elle est peu liquide et ressemble à ce que serait un marché obligataire au Maroc, avec des volumes uniquement en provenance des institutionnels". D'autres Bourses, comme celle de la Jordanie et de l'Arabie Saoudite se sont inscrites dans une course  au recrutement des entreprises. Résultat : des entreprises listées, mais qui ne tirent aucun avantage de la Bourse. "Aujourd'hui, ces Bourses font marche arrière pour garder des valeurs qui souhaitent vraiment faire appel au marché". L'invité de la Bourse de Casablanca et de l'APSB a souligné que le Maroc ne doit  pas commettre ce genre d'erreurs. "Recruter des entreprises ou des investisseurs à coup d'insitations fiscales a un caractère ponctuel et les recrues se font lister pour les mauvaises raisons", explique-t-il. 

A court terme, Bellegarde recommande de faire une cartographie des investisseurs. Prenons l'exemple d'un titre comme Maroc Telecom. Son flottant est de 17%. Mais si l'on déduit les titres dormants dans les fonds d'investissements, le flottant réel est beaucoup moins important. Un constat particulièrement vrai lorsqu'on s'intéresse aux valeurs dont la clientèle d'actionnaire est majoritairement institutionnelle. L'idée de Bellegarde est de faire un listing du flottant réel des entreprises cotées et d'en tirer des moyennes, des tendances sectorielles... Bref, des faits récurrents qui peuvent être exploités. Ensuite, compartimenter le marché en fonction du flottant des titres et non de leurs capitalisations. Les entreprises désireuses d'être visibles sur les compartiments "stars" devront ainsi augmenter leur flottant. Une règle qui serait appliquée aux nouvelles entités qui souhaitent s'introduire en Bourse avec, toutefois, des facilités pour les PME. 

 Une approche long terme cohérente 

"Il est toujours utile d'avoir un regard neutre sur les actions entreprises", explique Karim Hajji, Directeur général de la Bourse. Et sur ce point, le regard de Bellegarde est plutôt positif concernant les réformes à long terme. Pour lui, les retards administratifs ne cohabitent pas avec les marchés financiers. Il faudrait que le législateur accélère la mise en place des réformes. Mais il insiste sur le fait que ces réformes sont judicieuses. Il évoque ici, la mise en place du compartiment PME ou alors le prêt/emprunt de titres sur le marché actions. Quoi qu'il en soit, l'objectif affiché des opérateurs est de revenir à un niveau de volumétrie aussi important qu'en 2008. A l'époque, le volume quotidien moyen était de 500 MDH. Mais attention, conclut Omar Amine, Président de l'APSB : il ne faut pas s'attendre à des miracles à court terme. 

 

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