La récente introduction d’AFMA en Bourse confirme cette nouvelle tendance où la participation des particuliers aux émissions sur le marché primaire est de moins en moins importante, rejoignant ainsi le constat réalisé par les autorités de marché sur le marché secondaire.
Après Total Maroc, AFMA, le courtier en assurance, a rejoint la Bourse le 15 décembre courant. Pour rappel, l’introduction en Bourse s’est faite par le biais de la cession de 250.000 actions au prix unitaire de 720 DH, pour un montant maximum de 180 MDH. L'objectif était de «renforcer sa notoriété auprès des investisseurs institutionnels, du grand public et des partenaires, avoir un accès direct aux marchés financiers, réaliser les objectifs stratégiques à moyen et long termes, fidéliser le personnel et enfin booster la politique de transparence et de performance».
Or, par catégorie de souscripteurs, les résultats techniques de l’introduction d’AFMA révèlent que la plus importante demande a été enregistrée par des fonds de placement de type OPCVM actions à hauteur de 555.578 titres. Et bien que les personnes physiques marocaines résidentes viennent se placer en deuxième position, après les OPCVM actions, à hauteur de 425.468 actions demandées, la part demandée par l’ensemble des personnes physiques représente seulement 26,12% du total des actions demandées. Ce qui induit que la participation des particuliers ne va pas en s’améliorant.
Inversion de tendance en 2012
Depuis l’introduction de Afric Industries, le 5 janvier 2012, la tendance des investisseurs s’est inversée. En effet, si la part des investisseurs particuliers tendait même à dépasser celle des personnes morales, ce n’est plus le cas depuis quelques années. Faut-il relever que lors de l’introduction en Bourse de Afric Industrie, la part des actions demandées par les personnes physiques s’élevait à 58,64% contre 41,36% pour les personnes morales. Ceci étant, depuis 2013, la part des particuliers ne dépasse plus les 30% au regard de l’ensemble des introductions en bourse, comprenant Taqa Morocco, Résidences Dar Saada, Total Maroc et AFMA.
A cet effet, une étude avait été élaborée par Cejefic Consulting, avec l’appui de la Bourse de Casablanca, sous le thème «Marché action marocain : positionnement et analyse», afin d’essayer de pallier le problème de sous-liquidité, qui représente clairement ce qui préoccupe l’ensemble des intervenants du marché boursier marocain. En analysant finement les intervenants sur le marché, il en ressortait d’ores et déjà que la part des transactions des particuliers ne représentait plus que 7% en 2013, contre 55% en 2007, et que si 36% des volumes du marché central étaient dus aux personnes physiques en 2007, ils ne représentaient plus que 6% en 2012. A contrario, la part dans les volumes des personnes morales marocaines a doublé entre 2007 et 2012, la plus grande partie de ces volumes étant engendrée par les institutionnels, notamment les assurances et les Caisses de retraite.