Depuis son lancement il y a 20 ans à aujourd'hui, le capital-investissement marocain affiche un TRI moyen historique de 11%.Un chiffre qui cache bien des disparités.
Moins liquide, le Private equity doit afficher des rendements intéressants pour attirer les investisseurs. Et lorsque l'on raisonne en termes de multiple, c'est bien le cas. Sur la période 2000-2022, le multiple global réalisé par les fonds au moment de la sortie est en moyenne de 1,9 x. Certaines opérations ont même affiché des multiples de 7, voire de 10. Les multiples les plus intéressants sont constatés dans le capital-développement et les moins élevés sont généralement dans l'amorçage et le risque, appelés communément le venture capital.
En matière de TRI, là aussi, les chiffres sont intéressants, surtout comparés à des actifs sans risques comme les bons du Trésor.
Les dernières statistiques de l'AMIC montrent que le TRI brut moyen sur les 20 dernières années, était de 11%. Ce taux monte à 17% dans le capital transmission et baisse à 7% dans le venture capital. Pour obtenir les TRI nets, il faut corriger ces taux de 40 ou 50 points de base, relatifs aux frais de gestion des capital-investisseurs.
Le secteur n'échappe pas aux sinistres exceptionnels. Le premier quartile des opérations affiche des TRI négatifs de -11% quand le quatrième quartile peut atteindre des performances allant jusqu'à 37%.
En 15 ans, quelque 150 désinvestissements ont été réalisés par les capital-investisseurs marocains dont le tiers rien que sur la période entre 2017 et 2022.
En commentant ces chiffres à l'occasion d'une conférence de presse cette semaine, Hatim Ben Ahmed, président de l'AMIC, a estimé que ces rendements n'ont rien à envier aux performances réalisées en Europe, notamment dans le segment du capital-développement.
A noter qu'en moyenne, un fonds reste dans une cible pour une durée de 6 ans. Cette durée moyenne connaît une légère baisse depuis 2021, sans pour autant altérer les performances à la sortie.