Les perspectives de stabilité financière de la zone euro sont fragiles, dans la mesure où le système financier s'adapte à un environnement de taux d'intérêt plus élevés, a souligné le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), Luis de Guindos.
"L'activité économique reste modérée et devrait stagner jusqu’à la fin de l’année avec des risques orientés à la baisse. L’inflation est en baisse, mais elle devrait rester nettement supérieure à notre définition de la stabilité des prix", a indiqué M. de Guindos lors de la 5e conférence sur la politique et la recherche macroprudentielles de la BCE, organisée conjointement avec le Fonds monétaire international (17-18 octobre).
Au cours des 14 derniers mois, la BCE a relevé son taux directeur à un rythme sans précédent, de 450 points de base cumulés, et réduit considérablement la taille de son bilan, ce qui a entraîné un resserrement des conditions de financement, a relevé M.de Guindos.
"Jusqu’à présent, la plupart des entreprises et des ménages n’ont pas subi de tensions matérielles, même s’il faudra un certain temps avant que le plein impact de la hausse des coûts d’emprunt, de l’inflation élevée et de la faiblesse de la croissance ne se fasse sentir", a-t-il poursuivi.
Du côté positif, la situation des fonds propres des banques dans la zone euro est saine et les résultats du test de résistance réalisé par la BCE en 2023 confirment que le système bancaire de la zone euro pourrait résister à un scénario défavorable sévère, a-t-il fait savoir.
Et d'ajouter que les banques pourraient ne pas être disposées à utiliser les coussins de fonds propres réglementaires pour absorber les pertes, préférant recourir au désendettement pour préserver leurs ratios de fonds propres.