La Banque centrale européenne (BCE) envisage plusieurs relèvements de ses taux d'intérêt afin de contenir la flambée des prix, même si l'inflation globale est désormais proche de son pic, a indiqué, mardi, Philip Lane, membre du conseil des gouverneurs de l'institution monétaire.
"Nous nous attendons à ce que de nouvelles hausses de taux soient nécessaires mais beaucoup a déjà été fait. Je suis raisonnablement confiant en disant qu'il est probable que nous soyons proches du pic d'inflation", a-t-il relevé dans un entretien publié mardi sur le site de la BCE.
Dans certains pays, les prix à la consommation ont beaucoup évolué, tandis que dans d'autres, par exemple, certaines entreprises de services publics n'ont pas encore augmenté les prix, a-t-il fait observer, notant que compte tenu de l'augmentation significative des prix, une inflation supplémentaire au début de l'année prochaine n'est pas exclue.
Pour lui, l'un des principaux moteurs de l'inflation sous-jacente à l'heure actuelle est le fait que de nombreux secteurs de l'économie, tels que les transports et le tourisme, utilisent beaucoup d'énergie. Ainsi, lorsqu'il y a une forte augmentation des coûts énergétiques, ces secteurs augmentent les prix de leurs services et biens, ce qui accentue l'inflation sous-jacente.
Un deuxième facteur a également été la reprise de la demande au cours des six derniers mois, depuis la levée des restrictions liées à la pandémie, a-t-il enchaîné, relevant que ce facteur ne devrait jouer qu'un rôle mineur l'an prochain, lorsque la phase de réouverture de l'économie sera terminée et que les dépenses reviendront à un schéma plus normal.
Un troisième facteur est que les salaires augmenteront, ce qui augmentera les coûts dans l'ensemble de l'économie, a-t-il ajouté. La BCE a relevé ses taux directeurs de 200 points de base au total depuis juillet pour tenter d'endiguer la hausse des prix et après deux relèvements consécutif de 75 points, elle a laissé entendre que le rythme du resserrement pourrait ralentir à l'issue de sa prochaine réunion, le 15 décembre.
Les marchés anticipent donc une hausse de 50 points de base la semaine prochaine, qui porterait le taux de dépôt à 1,5%, puis une série de nouvelles hausses en 2023, qui l'amèneraient autour de 3%.