(AFP) - Le ministre français des Finances Bruno le Maire a appelé jeudi les pays de la zone CFA à lutter contre le financement du terrorisme et à réduire les déficits publics, à l'occasion d'une réunion à Paris avec ses homologues africains.
"Nous avons plusieurs Etats membres de la zone franc qui sont directement concernés par le terrorisme", a affirmé M. Le Maire lors d'une conférence de presse, au terme de la réunion des ministres des 14 pays francophones d'Afrique de l'Ouest et centrale de la zone CFA.
"Je pense évidemment au Mali et au Niger. Mais dans beaucoup d'Etats, on voit cette menace qui existe", a-t-il ajouté, assurant que "les risques en termes de financement du terrorisme n'avaient jamais été aussi élevés".
"Nous pensons avec le président de la République (Emmanuel Macron) que nous pouvons faire plus et que nous pouvons faire mieux", a-t-il assuré, précisant qu'il aborderait cette question la semaine prochaine à Washington à l'occasion de la réunion annuelle du FMI et de la Banque mondiale.
La réunion de jeudi a par ailleurs abouti au constat d'"un problème de croissance de l'endettement" dans les pays de la zone CFA. "Nous sommes tous déterminés à le résoudre", a assuré M. Le Maire, qui a indiqué trois pistes pour y parvenir.
"La première des solution c'est évidemment de poursuivre la réduction des déficits publics", a-t-il assuré. "Il faut aussi investir (...) là où les retours en termes de croissance sont les plus forts (et enfin) faire rentrer des recettes fiscales".
Les participants ont assuré ne pas avoir parlé d'une éventuelle réforme du franc CFA. "Ce n'était pas à l'ordre du jour", a assuré le ministre sénégalais des Finances, Amadou Ba. "Le statu quo est là pour longtemps", a-t-il assuré.
Pour sa part, M. Le Maire a balayé une éventuelle dévaluation du franc CFA. "Ne vous fiez pas aux oiseaux de mauvais augure", a-t-il répondu à un journaliste qui l'interrogeait à ce propos.
Lié à l'euro par un système de parité fixe, le franc CFA est la monnaie de 14 pays francophones d'Afrique de l'Ouest et centrale, totalisant 155 millions d'habitants: huit appartenant à l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et six à la Communauté économique d'Afrique centrale (Cémac).