(Reuters) - Yahoo a annoncé mardi que l‘intégralité de ses trois milliards de comptes d‘abonnés avaient été infiltrés lors d‘une cyberattaque lancée en 2013, triplant ainsi l‘estimation initiale des dégâts.
Cette révélation, estiment des avocats, risque de créer des difficultés à son propriétaire Verizon Communications. Il se peut que le nombre d‘actions judiciaires en nom collectif intentées au nom d‘actionnaires et d‘abonnés augmente, expliquent-ils.
Yahoo, victime de la plus grande tentative de hacking de l‘histoire, fait déjà l‘objet de 41 procédures, suivant des documents boursiers remontant au mois de mai.
Ancienne gloire de l‘internet, Yahoo avait dit en décembre qu‘il avait identifié un nouveau piratage massif de ses systèmes touchant plus d‘un milliard de comptes de ses utilisateurs.
La compagnie a précisé mardi que la totalité des comptes avaient été touchés mais a ajouté que les informations dérobées ne concernaient ni des mots de passe en clair, ni des données de cartes de crédit ou de comptes bancaires.
Toutefois, les données étaient protégées par des systèmes de cryptage dépassés et donc facile à forcer ou à contourner, de l‘avis des experts.
Yahoo a ajouté que sur les trois milliards de comptes compromis, nombreux étaient ceux qui n‘avaient été utilisés que brièvement, si ce n‘est jamais.
Verizon et Yahoo étaient parvenus en février à un accord révisant en baisse, de 350 millions de dollars à un total de 4,48 milliards de dollars (4,25 milliards d‘euros), le montant que verserait le premier pour racheter au second ses activités internet.
Certains avocats se demandent si Verizon va tirer parti des derniers événements pour faire encore baisser le prix.
La bouclage de la transaction, annoncé une première fois en juillet, a été reporté en raison de l’évaluation des dommages provoqués par les deux piratages dévoilés par Yahoo l‘an passé.
L‘opérateur télécoms américain, qui lancer une nouvelle marque, Oath, qui englobe ses enseignes internet Yahoo, AOL et Huffington Post, n‘a pas répondu aux sollicitations sur le volet juridique de l‘affaire.
Le sénateur John Thune, président de la commission sénatoriale du Commerce, a déclaré de son côté qu‘il procéderait dans le courant du mois à une audition sur les piratages massifs subis par Yahoo et par Equifax.
Yahoo avait fait déjà l‘objet d‘une enquête de la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain, dans ce dossier