Wall Street a terminé en baisse jeudi, notamment pénalisée par une rechute des valeurs technologiques, les investisseurs s'inquiétant des valorisations élevées du secteur au lendemain du resserrement de la politique monétaire de la Fed.
Les principaux indices ont toutefois limité leurs pertes dans l'après-midi et le Dow Jones ne cédait plus que 14,66 points, soit 0,07%, à 21.359,9 points en clôture après avoir reculé jusqu'à 21.261,87.
Le S&P-500, plus large, a reculé de 5,46 points ou 0,22% à 2.432,46 points.
Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a cédé de son côté 29,40 points (0,47%) à 6.165,50 après un creux à 6.107,85.
Si le relèvement d'un quart de point des taux de la Fed mercredi n'a pas surpris, les investisseurs s'inquiètent de la valorisation des actions et de la capacité de l'économie à supporter la remontée des taux, et ce, après une série d'indicateurs jugés décevants.
Les informations du Washington Post selon lesquelles le président Donald Trump est directement visé par l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur les soupçons d'ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016 ne contribuent pas non plus à rassurer les investisseurs.
L'indice VIX de la volatilité, dit "indice de la peur", a pris 2,44% à 10,9 points.
LES TECHS PÈSENT
Sur les 11 principaux indices sectoriels du S&P 500, huit ont fini dans le rouge.
Notamment plombé par Target (-4,15%) et Amazon (-1,25%), le secteur de la distribution termine en queue de peloton, avec un repli de 0,91%.
Les valeurs technologiques (-0,48%) ont repris, elles, leur repli entamé vendredi dernier. Alphabet, victime d'une dégradation de Canaccord Genuity, a cédé 0,8%, et Apple 0,6%.
Snap, propriétaire de l'application de messagerie Snapchat, a perdu -4,92%, après être brièvement revenu à 17 dollars, son prix d'introduction en Bourse en mars dernier.
"La forte montée des techs a été impressionnante et est arrivée à un point où les gens veulent prendre un peu d'argent et préserver leurs bénéfices", a commenté Andre Bakhos, chez Janlyn Capital.
L'indice Nasdaq des biotechs a cédé 0,79%. Citant des sources proches du dossier, l'agence Bloomerg a rapporté que l'administration Trump préparait un décret présidentiel visant à faire baisser les prix des médicaments et qu'une réunion à ce sujet aurait lieu vendredi.
A l'inverse, les secteurs du services aux collectivités, des industrielles et de l'immobilier ont affiché des gains respectifs de 0,56%, 0,55% et 0,45%.
Aux valeurs, Nike, plus forte baisse du Dow Jones, a cédé 3,22% après l'annonce d'un plan de réorganisation et d'une réduction de 2% environ de ses effectifs mondiaux.
Kroger, numéro un des supermarchés aux Etats-Unis par le nombre de magasins, a chuté de 18,9% après la publication de ses résultats trimestriels, marqués par un recul de 56,5% des bénéfices, et la révision à la baisse de sa prévision de profit annuel.
Mattel a perdu 6,68%, touchant un plus bas de 18 mois après l'annonce d'une réduction de son dividende.
A l'inverse, General Electric a pris 1,72% pour afficher la meilleure performance du Dow, devant Caterpillar (+1,61%) et Boeing (+1,59%), dont le cours a atteint un record après un relèvement d'objectif de cours de Deutsche Bank.
Quelque 6,5 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance, un total inférieur à la moyenne de 6,8 milliards observée au cours des 20 dernières séances.
Sur le marché des changes, le dollar est resté bien orienté face à un panier de six grandes devises de référence, à un pic depuis le 30 mai.
Il a également atteint son plus haut niveau depuis cette date face à l'euro et au franc suisse, ce qui ramène l'euro autour de 1,1145 dollar.
Après avoir touché 2,103% mardi, son plus bas niveau depuis le 10 novembre, sur le sentiment que la Fed ne relèverait plus ses taux dans un avenir proche, le rendement de l'emprunt à 10 ans n'a que modestement rebondi en réaction à plusieurs indicateurs économiques solides. Il se traitait en fin de journée à 2,160% contre 2,128% à la clôture de mardi.
La vigueur du dollar a mécaniquement pesé sur l'or, tombé à un plus bas de trois semaines, et a contribué à la poursuite de la baisse des cours du pétrole, avec le Brent qui est passé sous les 47 dollars.