EW YORK, 18 juillet (Reuters) - Une "saison" des résultats qui tournera à plein régime éprouvera cette semaine la résistance de places boursières américaines dont l'indice Standard & Poor's 500 vient d'effacer un record vieux de plus d'un an.
Un rally récent a porté le S&P-500 au-dessus de son record de mai 2015 et lui permet d'inscrire un gain de 5,8% depuis le début de l'année.
Les analystes pensent que les bénéfices des sociétés constituant cet indice auront diminué de 4,7% au deuxième trimestre, au vu de données de Thomson Reuters.
Ils prévoient pour le troisième trimestre une maigre croissance de ces mêmes bénéfices de 1,5%. Le pourcentage attendu était de 2,4% avant que les Britanniques ne décident de quitter l'Union européenne par référendum le 23 juin dernier.
Ceux qui jouent la Bourse à la hausse espèrent que de meilleurs bénéfices viendront alimenter les gains boursiers ou tout au moins préserver ceux déjà réalisés.
"On craint de rater le coche c'est pourquoi l'investisseur part à la chasse; que reste-t-il pour porter ce marché si ce n'est la saison des résultats?", dit Andre Bakhos (Janlyn Capital).
Le rally boursier a été porté ces derniers temps par des valeurs défensives, ce qui laisse penser que certains investisseurs restent prudents. Les valeurs des télécommunications et des services aux collectivités sont ainsi en hausse de quelque 20% depuis le début de l'année.
Si quelques poids lourds de la cote confirment voire améliorent leurs prévisions de résultats, cela pourrait apporter de l'eau au moulin de ceux qui affirment que les hautes valorisations actuelles se justifient.
Mais certaines sociétés américaines se montrent déjà fort circonspectes, évoquant en particulier la hausse du dollar depuis le vote favorable au Brexit.
"Un dollar fort explique en grande partie une baisse de la production industrielle déjà décelable", a dit à Reuters le directeur général de CSX, une société du secteur ferroviaire, Michael Ward.
Yum Brands ou encore Delta Air Lines ont eux aussi fait mention des retombées négatives des effets de change.
Hugh Johnson, responsable des placements de Hugh Johnson Advisors, dit qu'il doute d'un rebond des résultats de sociétés aux troisième et quatrième trimestres.
De fait, les prévisions sont revues en baisse pour le troisième trimestre au point qu'elles pourraient le cas échéant anticiper la prolongation d'une récession des profits des entreprises entamée au troisième trimestre 2015.