Les créations d'emplois ont augmenté plus fortement que prévu en février aux Etats-Unis et les salaires ont continué à progresser, ce qui paraît donner à la Réserve fédérale (Fed) le feu vert pour relever ses taux d'intérêt la semaine prochaine, malgré un ralentissement de la croissance économique.
Le département du Travail a fait état vendredi de 235.000 emplois non-agricoles créés le mois dernier, le secteur de la construction ayant enregistré sa meilleure performance en matière de créations d'emplois depuis près de dix ans du fait d'un temps exceptionnellement doux.
Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre nettement inférieur, de 190.000.
Le chiffre des créations d'emplois de janvier a été revu en forte hausse, à 238.000 au lieu de 227.000 annoncées initialement, et celui de décembre en léger repli, à 155.000 (au lieu de 157.000). L'économie américaine a ainsi créé au cours de ces deux mois 9.000 emplois de plus qu'estimé précédemment.
La présidente de la Fed, Janet Yellen, a déclaré la semaine dernière que la banque centrale relèverait probablement ses taux lors de sa prochaine réunion des 14 et 15 mars.
"De quelque côté qu'on le prenne, ce rapport reflète un marché du travail extrêmement sain et je crois surtout que ce sont des chiffres qui vont enhardir la Fed à relever ses taux en mars", dit Tom Porcelli, économiste chez RBC Capital Markets.
Les rendements des obligations du Trésor américain ont baissé après la publication de ses chiffres et Wall Street a débuté en hausse. Le dollar, qui avait atteint un pic de sept semaines avant l'annonce, a en revanche reculé. LE TAUX DE CHÔMAGE BAISSE
Le taux de chômage a légèrement baissé en février, comme prévu, à 4,7%, malgré l'arrivée de nouveaux candidats sur le marché du travail, encouragés par le dynamisme de l'embauche.
Les salaires ont augmenté de six cents, soit 0,2%. La hausse des salaires de janvier a été revue en hausse, de 0,1% à 0,2%.
Sur un an, les salaires ont augmenté de 2,8% en février après 2,6% en janvier.
Dans un marché proche du plein emploi, l'augmentation des salaires pourrait s'accélérer, les employeurs se voyant dans l'obligation de proposer de meilleures conditions pour retenir leurs employés et attirer des travailleurs qualifiés.
Selon les économistes, la croissance des salaires doit être de 3% à 3,5% pour tirer l'inflation vers l'objectif de 2% de la Fed. Mais l'inflation augmente déjà, en partie grâce à la hausse des prix des matières premières et notamment du pétrole.
La Fed a relevé ses taux en décembre 2016 et a prévu trois nouvelles hausses au cours de l'année 2017.
Depuis janvier 2010, les créations d'emplois ont atteint 186.000 en moyenne, une reprise qui a précédé l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Sa victoire de novembre a déclenché un courant de hausse des marchés, des indices de confiance du consommateur et du climat des affaires, mais pas d'augmentation de la demande ni de l'investissement.
Les derniers indicateurs reflètent un nouveau ralentissement économique au premier trimestre, après une croissance de 1,9% en variation annuelle au quatrième trimestre 2016. La Fed d'Atlanta prévoit une croissance de 1,2% pour le trimestre en cours.
Tous les secteurs de l'économie, à l'exception de la distribution et des services aux collectivités, ont embauché en février, particulièrement celui de la construction, qui a créé 58.000 emplois, sa meilleure performance depuis mars 2007.