La Réserve fédérale américaine a annoncé mercredi qu'elle autorisait les 34 plus grandes banques du pays à consacrer davantage de sommes à des rachats d'actions et des hausses des dividendes après qu'elles ont passé avec succès la deuxième étape de ses tests de résistance ("stress tests") annuels.
Tous les grands noms du secteur, dont au premier chef JP Morgan Chase, Bank of America, Goldman Sachs ou encore Citigroup, ont réussi cette deuxième étape, plus dure que la première, qui avait également été franchie avec succès par les 34 établissements ainsi mis à l'épreuve.
Les résultats des tests ont montré d'une part que les banques avaient mis en place les réserves de capital requises pour être en mesure de faire face à des chocs et, d'autre part, qu'elles avaient étoffé leurs procédures de gestion des risques.
Une seule banque, Capital One Financial, doit resoumettre ses projets d'ici la fin de l'année, en raison d'une mauvaise prise en compte des risques par l'établissement dans l'une des ses activités principales. Mais cela n'empêche pas la Fed de donner son feu vert à son plan d'allocation des capitaux.
Dans des échanges d'après-Bourse, le titre Capital One reculait de 2,3%. En revanche, les actions des autres noms du secteur étaient bien orientées après le feu vert de la Fed.
Le titre JP Morgan Chase prenait ainsi plus de 2% en après-Bourse après que la plus grande banque du pays a annoncé son intention d'augmenter son dividende et de lancer un programme de rachat d'actions de 19,4 milliards de dollars (17,1 milliards d'euros).
L'action Citigroup avançait dans des mêmes proportions après des annonces similaires faites par la banque : un programme de rachat d'actions de 15,6 milliards de dollars et un doublement de son dividende trimestriel.
Dans le sillage de la décision de la Fed, la plupart des banques ont précisé leurs projets en matière d'utilisation de leurs bénéfices.
Le gouverneur de la Fed Jerome Powell, qui a piloté les tests de résistance, a estimé que ces derniers "avaient encouragé toutes les plus grandes banques à atteindre de solides ratios de capitaux et à améliorer de manière significative leurs façons de planifier les capitaux."
Les banques qui ont passé ces tests seront en mesure de distribuer 100% de leurs bénéfices nets estimés au cours de quatre premiers trimestres, contre un ratio de 65% à l'issue de l'évaluation de l'an dernier, a dit un responsable de la Fed.
Ce sera la première fois depuis la crise financière de 2007-2009 que les banques rendront à leurs actionnaires au moins autant d'argent que le bénéfice qu'elles dégagent.
Cette étape est une victoire importante pour le secteur, qui essayait depuis des années de retrouver la plénitude de leurs marges de manoeuvre.