L'Italie a lancé jeudi un fonds doté de 200 millions d'euros pour soutenir les efforts des pays africains visant à mieux contrôler leurs frontières en vue de stopper l'afflux des migrants en provenance des côtés libyennes.
Le fonds fait partie des initiatives de l'Union européenne, dont les chefs d'Etat et de gouvernement se retrouvent vendredi à Malte pour entériner de nouvelles mesures pour limiter l'arrivée de migrants africains via la Méditerranée. Ces mesures portent entre autres sur la formation des garde-côtes libyens et le financement des camps qui seraient installés en Libye ou dans les pays voisins, en collaboration avec le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
"L'objectif stratégique est d'aider les pays africains à contrôler leurs frontières extérieures et de faire cesser les départs", a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères, Angelino Alfano. Selon lui, la Libye, la Tunisie et le Niger sont les trois principaux pays visés par le nouveau fonds. Depuis l'accord signé en mars 2016 entre l'UE et la Turquie permettant la fermeture de l'accès à l'Europe via la Grèce, la traversée de la Méditerranée depuis Libye vers l'Italie est la principale voie d'entrée des migrants sur le sol européen. Les pays de l'UE estiment que la plupart de ceux qui effectuent la traversée de la Méditerranée en provenance d'Afrique le font pour des raisons économiques et souhaitent les renvoyer chez eux.
Le directeur du HCR pour l'Europe, Vincent Cochetel, a souligné toutefois que près de 40 pc de ceux qui arrivent en Italie peuvent faire valoir une demande d'asile. En 2016, plus de 5.000 migrants sont décédés en tentant de rejoindre le Vieux-Continent par la mer Méditerranée, un record par rapport aux dernières années, selon les chiffres de l'OIM.
(MAP)