Le taux d’inflation en Tunisie a atteint en février un niveau record en passant à 7,1%, contre 4,6 % durant la même période de 2017, selon l’Institut national de la statistique (INS).
Ce regain provient de l'accélération des prix du groupe d’habillement et chaussures (6,9% contre 5,9%) et du groupe transport (9,5% contre 8,7%), précise l'institut qui ajoute que le taux d’inflation sous-jacente (ISJ) "hors alimentations et boissons et hors énergies" s’est établi à un niveau de 7%, contre 6,6% en janvier 2018.
Les prix de produits libres ont augmenté de 7,8% contre 4,6% pour les prix administrés et de 8,7% pour les produits alimentaires libres.
Pour faire face à ces risques réels d’une poursuite de l’inflation en 2018, qui est de 5,3% en moyenne en 2017, le Conseil d'Administration, de la Banque centrale de Tunisie, avait décidé, lundi, d'augmenter le taux directeur de la BCT de 75 points de base, le portant ainsi de 5% à 5,75%.
D'après la Banque, cette 3ème augmentation du taux directeur en moins d'une année s'explique par l'évolution des agrégats monétaires et des données macroéconomiques, ainsi que par des indicateurs avancés de la conjoncture nationale.
Une accélération de l'inflation a été enregistrée au début de cette année en relation principalement avec la forte progression de l’indice des prix à la consommation (IPC) en janvier 2018 de 1,1% (contre 0,4% en décembre 2017), a ajouté la même source.
En prévision de cette accélération de l’inflation, le Conseil d’Administration a déjà décidé à fin décembre 2017 d’élargir le corridor à 100 points de base de part et d’autre du taux directeur de la BCT, donnant lieu à un taux de facilité de prêt marginal de 6%.
"Suite à cette action significative sur le corridor, le TMM a augmenté à 5,61% au mois février 2018, ce qui appelle un ajustement du taux directeur en vue d’assurer une cohérence des taux sur le marché monétaire", poursuit la même source, qui a relevé que certain nombre d’indicateurs conjoncturels, en particulier l’envolée probable des prix internationaux des produits de base et surtout de l’énergie, prédisent des pressions inflationnistes supplémentaires au cours de la période à venir.
Le souci consiste à préserver le pouvoir d’achat des citoyens et à favoriser les conditions d’une croissance saine dont les prémices commencent à se dessiner en ce début 2018, à travers une action proactive par le resserrement de la politique monétaire en se basant sur le taux d’intérêt en tant qu’instrument privilégié pour une meilleure allocation des ressources financières, a souligné l'Institut d'émission.