Donald Trump fait l'objet d'une enquête pour entrave à la justice présumée par le procureur spécial Robert Mueller, rapporte mercredi le Washington Post, citant des responsables anonymes.
Cet article a provoqué la colère du président américain qui a dénoncé sur Twitter la publication de ces informations.
"Ils ont inventé une collusion bidon avec l'histoire de la Russie, n'ont trouvé aucune preuve, du coup, ils passent à une histoire d'obstruction à la justice sur leur histoire bidon", a-t-il écrit sur Twitter.
Robert Mueller a été nommé le 17 mai dernier pour diriger l'investigation sur l'ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016, et une éventuelle collusion des équipes du candidat avec la Russie.
Selon plusieurs personnes au fait de l'affaire citées par le Washington Post, l'enquête pour entrave à la justice visant le président a été ouverte quelques jours après le renvoi du directeur du FBI James Comey le 9 mai.
James Comey a déclaré la semaine dernière au Sénat qu'il pensait avoir été écarté par Trump en vue d'affaiblir l'enquête menée par son agence sur la Russie.
Citant cinq personnes bien informées, le journal rapporte que trois hauts responsables de la communauté du renseignement américain ont consenti à être auditionnés dès cette semaine par les enquêteurs du procureur spécial.
Il s'agit du directeur du renseignement national, Dan Coats, de celui de l'Agence nationale de sécurité (NSA) Mike Rogers, et de l'ancien directeur adjoint de l'agence Richard Ledgett. "SCANDALEUX, INEXCUSABLE, ILLÉGAL"
Les équipes juridiques de Donald Trump ont rapidement dénoncé l'article du Post.
"La fuite d'information du FBI ayant trait au président est scandaleuse, inexcusable et illégale", a dit mercredi un porte-parole des conseillers juridiques de Trump, Mark Corallo.
Le bureau du procureur spécial s'est refusé à tout commentaire.
Selon plusieurs juristes consultés par Reuters, le témoignage de Comey, auditionné la semaine dernière devant la commission du Renseignement du Sénat, est susceptible d'étayer les accusations d'obstruction pesant sur Trump.
L'ex-directeur du FBI, qui a dit avoir reçu de Trump une demande d'allégeance, lui avait à l'époque assuré qu'il ne faisait l'objet d'aucune enquête.
Lors de ces conversations, le président a en outre dit espérer, selon Comey, que l'enquête sur son ancien conseiller Michael Flynn serait abandonnée.
James Comey ne s'est pas prononcé sur la qualification en obstruction des propos du président, laissant au soin de Robert Mueller de "démêler cela".
Si les accusations pesant sur Trump ont peu de chances de déboucher sur des poursuites, étant donné l'immunité relative dont bénéficie le président, elles pourraient servir de motif à une procédure d'"impeachment" (destitution).
Cette disposition, qui permet au pouvoir législatif de destituer le président, nécessiterait cependant pour aboutir le soutien d'une majorité de la Chambre des représentants, contrôlée par le Parti républicain.