Donald Trump compte mettre un terme au programme mis en place par son prédécesseur Barack Obama pour protéger près de 800.000 jeunes migrants arrivés illégalement sur le territoire des Etats-Unis, a-t-on appris dimanche de deux sources informées.
Le président américain, qui annoncera mardi sa décision, va toutefois en différer la mise en oeuvre afin de donner six mois au Congrès pour trouver une solution législative, a-t-on ajouté. Il pourrait cependant encore changer d'avis, avertit l'une des sources.
La décision de donner six mois au Congrès fait figure de compromis entre les ailes conservatrice et modérée du Parti républicain qui s'affrontent sur la question.
Plusieurs hauts responsables du Parti républicain, dont le président de la Chambre des représentants Paul Ryan, ont exhorté cette semaine le président à ne pas supprimer ce programme baptisé Deferred Action for Childhood Arrivals (Daca).
Mis en place par un décret de Barack Obama en 2012, le Daca, qui garantit la non-expulsion des mineurs entrés clandestinement aux Etats-Unis, est depuis longtemps la cible des conservateurs américains, lesquels avancent que l'immigration illégale fait perdre des emplois aux Américains.
Les partisans du Daca, dont de grandes entreprises comme Microsoft ou Facebook, assurent que les "dreamers" ("rêveurs"), nom donné à ces jeunes migrants, ont grandi et ont été éduqués aux Etats-Unis, qu'ils sont intégrés à la société américaine et sont une chance pour l'économie du pays. APPLE DÉFEND LES 'DREAMERS'
Les "dreamers" ne sont qu'une partie des quelque 11 millions d'immigrés clandestins aux Etats-Unis, dont la majorité sont hispaniques.
Lors de sa campagne en 2016, Donald Trump avait promis de tous les expulser mais de nombreux Américains soutiennent aujourd'hui les jeunes migrants qui ont passé une grande partie de leur vie aux Etats-Unis.
"Après avoir nourri l'espoir des 'Dreamers' pendant des mois en parlant de son 'grand coeur', @POTUS leur referme la porte. Quel 'coeur'!", a tweeté dimanche la représentante républicaine cubano-américaine de Floride Ileana Ros-Lehtinen sur Twitter en apprenant la décision du président.
La base ultra-conservatrice de Donald Trump risque elle aussi de s'irriter de la possibilité laissée au Congrès de trouver une solution alternative. Le républicain de l'Iowa Steve King, un "faucon" sur les questions d'immigration, a affiché son opposition dimanche soir sur Twitter.
Du côté des partisans du Daca, le patron d'Apple, Tim Cook, a dit se tenir au côté de 250 "Dreamers" employés par sa société.
Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a minimisé ces mises en garde dimanche sur Fox News, en se disant "peu préoccupé par l'impact économique".
La plupart des "dreamers" viennent du Mexique et d'Amérique latine. Plus de 200.000 d'entre eux vivent en Californie, 100.000 autres au Texas. Ils sont également nombreux à New York, dans l'Illinois et en Floride.