Les valeurs chinoises ont terminé sur une note mitigée mardi au terme d'échanges volatils, après leur déroute de la veille qui avait entraîné une clôture anticipée du marché. L'indice CSI300 des principales valeurs cotées à Shanghai et Shenzhen a repris 0,28% à 3.478,78 points mais le composite de Shanghai a cédé 0,26% à 3.287,71. Il faut dire que les autorités chinoises ont annoncé plusieurs mesures mardi pour soutenir le marché, avec notamment une injection de liquidités de la banque centrale et la menace de restrictions supplémentaires sur des ventes de titres par de gros fonds, mais la volatilité des échanges dans l'après-midi montre que la situation reste fragile. Mais alors que s'est-il passé lundi où les places de Shanghai et Shenzhen ont été interrompues après avoir lourdement chuté de 7% ?
Une première en Chine
"La chute de l'indice CSI300, qui agglomère les performances des 300 principales entreprises cotées sur les deux places boursières chinoises, a déclenché un arrêt anticipé des échanges, après une première suspension de 15 minutes plus tôt lundi qui n'avait pas réussi à enrayer la dégringolade", rapporte l'AFP. Une première dans l'histoire du pays. Au moment de la suspension des cotations, l'indice composite shanghaïen avait cédé 6,86%, soit 242,92 points, à 3.296,26 points. A la Bourse de Shenzhen, l'indice s'était effondré de 8,22%, à 2.119,16 points.
concours de circonstances
En juillet dernier, le gouvernement avait décidé d'interdire aux actionnaires possédant plus de 5% dans une entreprise cotée de vendre des actions, une mesure prise pour tenter d'enrayer la folle débâcle des marchés à l'été 2015. L'initiative avait permis de stopper l'hémorragie, la Bourse de Shanghai finissant l'année en hausse de 9,4%, alors que la place boursière de Shenzhen affichait une nette progression de +63%. Ainsi , L'effondrement de lundi est lié en grande partie à la possible expiration prochaine de cette mesure.
Les indices PMI des directeurs d'achat publiés vendredi par le Bureau national des statistiques (BNS, officiel) (49,7 en décembre après 49,6 en novembre) , puis ce lundi par le groupe privé Caixin (48,2 en décembre, contre 48,6 le mois précédent) ont chacun montré un repli de l'activité manufacturière en décembre dans la deuxième économie mondiale.
La Chine a également réduit lundi la valeur du yuan face au billet vert, la monnaie chinoise passant sous la barre des 6,5 yuans pour un dollar pour la première fois en plus de quatre ans et demi. "Le PMI plus faible et le yuan plus faible sont les déclencheurs probables" de la chute de lundi, a déclaré Michael Every, de Rabobank Group, à Bloomberg.
Prévisible !
Omar Fassal, de CDG Capital, nous expliquait récemment sur Boursenews que la mesure qui consiste à empêcher la vente par "les gros" investisseurs apportait du «calme par la force» sur le marché chinois. L'analyste se posait déjà la question en août dernier: Que se passera-t-il lorsque ces mesures disparaîtront ? le marché semble maintenant lui apporter une réponse.