VIENNE (Reuters) - L’Opep s’attend à voir diminuer son poids sur le marché mondial du pétrole au cours des cinq prochaines années en raison de l’augmentation de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis et de la croissance d’autres sources concurrentes, montrent ses nouvelles perspectives à moyen et long termes mardi.
La production de pétrole brut et d’autres hydrocarbures liquides des pays membres de l’organisation devrait ainsi reculer à 32,8 millions de barils par jour (bpj) d’ici 2024, contre 35 millions de bpj prévus pour cette année.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole a en outre revu à la baisse ses prévisions de demande à moyen et long termes pour prendre en compte la montée des préoccupations liées au dérèglement climatique et l’essor de carburants alternatifs.
“Les perspectives de l’offre hors-Opep ont été révisées en forte hausse car le pétrole en formations étanches américain, en particulier, a de nouveau dépassé les attentes”, écrit le secrétaire général du cartel, Mohammed Barkindo, dans l’introduction du rapport, en référence au pétrole de schiste.
L’Opep prévoit que l’offre de pétrole américain atteindra 16,9 millions de bpj en 2024 contre 12,0 millions en 2019, pour culminer ensuite à 17,4 millions de bpj en 2029.
Elle table sur une consommation mondiale de pétrole de 103,9 millions de bpj en 2023, donc inférieure à celle de 104,5 millions prévue l’an dernier pour la même année.
A plus long terme, la demande mondiale devrait atteindre 110,6 millions de bpj d’ici 2040, une estimation réduite elle aussi depuis l’an dernier.
L’Opep explique la révision à la baisse de ses prévisions par la dégradation des perspectives de croissance mondiale, les gains en efficacité et le développement de nouvelles sources d’énergie concurrente des hydrocarbures. Elle estime ainsi que la consommation de pétrole dans les pays industrialisés de l’OCDE devrait diminuer après 2020.
L’Opep a cependant toujours pour ambition d’accroître sa production dans les décennies à venir: “sur le long terme, écrit Mohammed Barkindo, c’est l’Opep qui devrait répondre à la majorité de la demande pétrolière”.
Pour 2020, le marché pétrolier dispose d’un potentiel de hausse, a-t-il précisé lors d’une présentation.