Les réformes structurelles en Chine ne suffiront pas à endiguer l'envolée de la dette et un nouvel abaissement de la note de crédit du pays est possible, ont déclaré vendredi deux responsables de l'agence de notation Moody's.
Mercredi, Moody's Investors Services a abaissé la note de crédit de la dette souveraine chinoise pour la première fois en près de 30 ans, disant craindre une érosion de la solidité financière de la deuxième économie mondiale dans les années à venir.
La Chine a vivement critiqué la décision de Moody's, estimant que celle-ci reposait sur une méthodologie inappropriée qui exagère les difficultés rencontrées par l'économie et sous-estime les efforts de réforme mis en oeuvre par le gouvernement.
En réponse, Marie Diron, directrice associée au sein de l'agence de notation a déclaré que cette dernière avait bien pris en compte le "vaste programme de réformes" entrepris par les autorités chinoises pour contenir des risques liés à une accumulation rapide de la dette.
Moody's estime cependant que si les réformes peuvent ralentir le rythme de hausse de la dette elles ne se traduiront pas par une diminution spectaculaire de celle-ci et elles seront même insuffisantes pour la stabiliser.
L'agence de notation, qui a ramené sa note à A1 contre Aa3, ajoute que celle-ci pourrait encore être dégradée si des signes montrent que la dette augmente à un rythme supérieur à ses attentes.
"La Chine ne répond plus aux conditions d'une note A1", a déclaré Li Xiujun, vice-président de la stratégie de crédit et des normes chez Moody's, sans toutefois donner d'objectif spécifique sur les niveaux d'endettement et le calendrier pour d'autres évaluations.
Les mesures de relance du gouvernement ont été le principal moteur de la croissance économique de la Chine au cours des dernières années, mais celles-ci se sont également accompagnées d'une envolée du crédit qui a généré une montagne de dettes représentant à présent près de 300% du produit intérieur brut (PIB).
La Chine a promis de réduire son niveau d'endettement par une série de mesures telles que des échanges de créances contre des actifs, une réforme des entreprises publiques, une réduction des capacités excédentaires et, plus récemment, un durcissement de la réglementation dans le secteur bancaire parallèle.
Mais dans le même temps les autorités souhaitent atteindre les objectifs officiels de croissance économique, si bien que les réformes ont jusqu'à présent été relativement timides.