Moody's sera vraisemblablement amenée à prendre des décisions importantes cette année, notamment sur le Royaume-Uni, la Chine et l'Afrique du Sud, la montée des incertitudes politiques et le niveau élevé de la dette ayant porté le nombre de pays menacés d'un abaissement de leur note de crédit à un niveau record.
Des inquiétudes autour du "Brexit" aux futures élections, en passant par les efforts de réorientation des économies en Chine, en Afrique du Sud et au Brésil, sans oublier les premiers mois de l'administration Trump, l'agence de notation devra prendre en compte une longue série d'événements déterminants.
"Un quart des dettes souveraines sont assorties d'une perspective négative, ce qui est la proportion la plus élevée que nous ayons eue depuis 2012", au plus fort de la crise de la dette en zone euro, a déclaré dans une interview à Reuters Alastair Wilson, responsable du risque souverain chez Moody's.
La pression immédiate n'est peut-être pas si "forte" mais l'étendue géographique des pays concernés par des perspectives négatives s'est beaucoup agrandie, a-t-il ajouté. "Je crois que d'une certaine façon c'est plus préoccupant."
Les pays en tête de liste sont le Royaume-Uni, pour lequel Moody's a ramené sa note à Aa1, un cran au-dessous du "triple-A", et l'Italie, notée Baa2, ainsi que la Chine (Aa3), l'Afrique du Sud (Baa2), le Mexique (A3) et le Brésil (Ba2).
Moody's doit revoir la note du Royaume-Uni le 2 juin, puis le 22 septembre. D'ici à là, le processus de sortie du pays de l'Union européenne devrait avoir commencé et Alastair Wilson juge que la tonalité des négociations devrait suffire à l'agence pour décider si elle doit ou non retirer à Londres sa note Aa1.