PARIS, 3 juillet (Reuters) - La croissance de l'économie mondiale et les profits des entreprises devraient continuer de porter les actions au second semestre mais il faudra garder un oeil sur les tensions entre les Etats-Unis et leurs principaux partenaires commerciaux, estime JPMorgan.
Les analystes de la banque américaine disent tabler sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) mondial de 3,4% en 2018 mais se méfient d'une possible escalade dans le bras de fer que se livrent Washington et Pékin au sujet des tarifs douaniers.
"La "guerre commerciale" n'a pas encore altéré nos prévisions macroéconomiques mais les incertitudes devraient persister et les développements récents pointent vers des risques en augmentation et des conséquences suffisamment significatives pour peser sur l'appétit global pour le risque", écrivent-ils.
JPMorgan note des performances décevantes pour la plupart des classes d'actifs au premier semestre et dit maintenir sa préférence aux actions.
"Nous pensons que les actions vont monter au second semestre 2018, la robustesse des bénéfices et de l'activité des entreprises permettant de contrer des préoccupations commerciales élevées", lit-on dans la note.
L'intermédiaire se dit particulièrement confiant pour les actions américaines, en raison de la prévision d'une croissance à deux chiffres des bénéfices des entreprises et de l'accélération des rachats d'actions. Il a maintenu sa prévision sur le S&P 500 à 3.000 points pour la fin d'année, soit une progression de 10% par rapport au niveau actuel.
En Europe, les incertitudes entourant l'Italie réduisent le potentiel pour les actions de la zone euro, ajoute la banque.
Sur le marché obligataire américain, JPMorgan dit prévoir un rendement global positif pour cette classe d'actifs au second semestre, même si cela restera marginal pour les emprunts d'Etat.
La banque prévoit un rendement des obligations souveraines américaines à 2 ans et 10 ans à respectivement 3,05% et 3,20% à la fin de l'année.
Si les analystes de JPMorgan n'ont pas modifié leurs prévisions macroéconomiques globales, ils ont en revanche revu à la baisse leurs prévisions de croissance des économies émergentes, du fait d'un petit nombre de pays soumis à des incertitudes politiques et jugés vulnérables.
Les marchés émergents dans leur ensemble devraient néanmoins être soutenus au second semestre par la forte demande de la part des pays développés et par de probables mesures d'assouplissement monétaire en Chine, écrit JPMorgan.