"2018 a été une année qu'il faudrait oublier pour les métaux de base vu la faiblesse des prix", ont commenté les analystes de la banque Barclays, qui ajoutent que "2019 devrait être une nouvelle année de faiblesse, étant donné que l'affaiblissement prévu de l'économie mondiale devrait conduire à une demande moins importante". Pour les métaux de base (cuivre, aluminium, nickel, etc.) comme pour le pétrole, le ralentissement de la demande du premier acheteur mondial, la Chine, devrait particulièrement peser sur la demande. Dernier signe inquiétant en date, l'excédent commercial de la Chine a fondu en 2018.
Nouvelles normes maritimes
Du côté de l'or noir, le risque d'affaiblissement de la demande est clairement sur le radar de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Mais le marché du pétrole va également devoir garder un oeil sur de nouvelles normes sur le carburant, alors qu'approche la date butoir de 2020, fixée par l'Organisation maritime internationale (IMO). La mesure, qui demande aux transporteurs d'utiliser un carburant à teneur maximale de 0,5% de soufre, contre 3,5% actuellement, "va avoir un effet sur le monde des frets maritimes, mais également sur celui du pétrole et des carburants", ont prévenu les analystes de ING. Les affréteurs vont en effet devoir se rabattre sur des qualités de carburant plus élevées, ce qui pourrait les rendre plus coûteux.
Le roi dollar affaibli
Dans ce contexte, le cours du dollar, monnaie de référence sur les grands marchés des matières premières, va moins jouer sur le cours des matières premières industrielles. Mais l'or, utilisé par les investisseurs pour se protéger du risque, pourrait profiter d'un éventuel affaiblissement du billet vert. "Le cycle de hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) devrait s'achever en 2019", ont prévenu les analystes de Commerzbank. Or, quand la Fed hausse ses taux, cela accroît le rendement du dollar et des obligations américaines, et pèse sur l'or, actif sans rendement.
Avec AFP