La semaine boursière américaine a commencé par un avis de tempête sur Wall Street, où les investisseurs pressentaient que les records récemment accumulés allaient donner lieu à une correction dans un contexte de tension sur les taux de rendement obligataires et sur l‘inflation.
Le Dow Jones a perdu près de 1.600 points en séance, à un plus bas du jour de 23.923,88 points; il s‘agit de la plus forte perte en points de son histoire.
Ce faisant, il s‘est brièvement retrouvé en recul de 10% sur son record inscrit le 26 janvier dernier.
Quant à l‘indice S&P-500, il a subi sa perte en pourcentage la plus élevée depuis août 2011.
Ce coup de bambou s‘explique essentiellement par une statistique mensuelle de l‘emploi aux Etats-Unis qui a montré une croissance des salaires d‘une ampleur sans précédent depuis 2009, déclenchant l‘ascension des rendements obligataires et faisant craindre de la part de la Réserve fédérale un tour de vis monétaire plus serré.
Cet indicateur, publié vendredi, a eu pour effet de faire subir aux indices Dow Jones et S&P leur perte hebdomadaire la plus lourde depuis janvier 2016. Même chose pour le Nasdaq Composite, depuis février 2016 dans ce cas.
Pour l‘heure, les traders tablent sur trois hausses des taux en 2018 mais si l’économie et les résultats des entreprises continuent d’être aussi sémillants, un quatrième relèvement pourrait s‘inviter cette année.
Le Dow Jones a finalement cédé 1.175,21 points (4,60%) à 24.345,75 points. Le S&P-500 a perdu 113,19 points (4,1%) à 2.648,94 points. Le Nasdaq Composite a reculé de 273,42 points (3,78%) à 6.967,53 points.
L‘indice de volatilité du CBOE a terminé sur un gain de 20,01 points à 37,32, son cours de clôture le plus haut depuis août 2015.
Toutes les valeurs composant le Dow Jones ont fini dans le rouge, de même que les 11 grands indices sectoriels du S&P, dont les pertes varient de 1,70% pour les “utilities” à 4,99% pour les financières.
“Quand les taux montent, cela veut dire habituellement des conditions financières moins larges; le crédit bancaire, le crédit immobilier subissent un coup de frein et l’économie se retrouve exposé au risque de récession”, a dit Mona Mahajan (Allianz Global Investors).
Reuters