Suite aux diverses réactions suscitées par la récente importation de RDF d’Italie et à l'indignation de l'opinion publique, l’Association Professionnelle des Cimentiers (APC) a apporté quelques éléments de réponse via un communiqué.
Les cimentiers expliquent d'entrée que la température élevée (1450°C) et le temps de séjour dans le four, font que les matières et molécules sont totalement détruites, sans impact sur les émissions et sans résidu ultime. Et d'ajouter que les cimentiers marocains sont engagés depuis 2002 dans la valorisation des déchets locaux et ont valorisé en 2015 plus de 500.000 tonnes.
Que sont les RDF ?
Les RDF (Refuse Derived Fuel ou combustibles solides de récupération) sont des combustibles préparés à partir de déchets banals destinés à être valorisés énergétiquement dans les fours de cimenteries ou autres installations thermiques. Ils sont issus d’une collecte sélective de déchets banals (papier, carton, textiles, bois et plastique) et résultent d’une préparation en plusieurs étapes : tri, broyage, homogénéisation, bio-séchage et enfin conditionnement pour produire un combustible alternatif de qualité. Du fait de leur pouvoir calorifique intéressant, les RDF sont largement utilisés en Europe et dans le monde depuis plus de 20 ans. Au niveau international, les RDF circulent librement entre pays, dans le cadre de la Convention de Bâle. A titre d’exemple, en 2015, un demi million de tonnes de RDF a été importé par les Pays Bas, l’Allemagne et la Suède à partir du Royaume-Uni. Globalement, le secteur cimentier européen consomme annuellement 3,5 millions de tonnes de RDF.
Pourquoi importer ?
En l’absence de capacités locales de transformation des déchets en RDF, et en attendant la mise en service des plateformes en projet, les cimentiers ont recours à l’importation de RDF pour développer le savoir-faire local, adapter les dispositifs techniques, et faire les investissements nécessaires dans les cimenteries en vue de valoriser les RDF issus des déchets ménagers locaux. Au Maroc, l’importation des RDF est également cadrée par la Convention de Bâle, régissant le mouvement transfrontalier de déchets. Cette convention impose un consentement préalable des autorités environnementales des pays importateurs et exportateurs, sur la base de dossiers de notifications étayés. En outre, des dispositions obligatoires supplémentaires ont été mises en place, à l’initiative du Ministère délégué en charge de l’Environnement et de l’Association Professionnelle des Cimentiers (APC), dans le cadre d’une Convention signée entre les deux parties. Ainsi, chaque mouvement de RDF fait l’objet de contrôle qualité et ce, à plusieurs stades, explique l'Association.