PARIS (Reuters) - L’histoire d’amour entre les banques centrales et les marchés est terminée, les politiques monétaires ayant atteint leurs limites, estime Andy Warwick, gérant chez Newton (BNY Mellon Investment Management), qui considère avec pessimisme l’environnement économique actuel.
Les largesses des instituts d’émission ont contribué à faire prospérer les actifs financiers mais pas à relancer l’économie réelle et elles ont nourri un mécontentement qui s’exprime notamment dans la montée des populismes, a-t-il dit mercredi à des investisseurs lors d’une conférence à Paris.
“La Banque centrale européenne est plus accommodante que jamais, la Réserve fédérale l’est encore et la Banque du Japon ne cessera jamais de l’être mais leurs politiques monétaires ont échoué”, a-t-il dit.
Si les actions restent soutenues par les injections massives de liquidité par les banques centrales, le marché obligataire et les indicateurs économiques avancés adressent des signaux inquiétants, selon le gérant.
“De nombreux voyants d’alerte sont au rouge”, a-t-il dit.
Une forme d’accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine, auquel Donald Trump pourrait avoir intérêt s’il veut être réélu l’an prochain pourrait offrir aux actifs risqués un rebond de quelques mois, estime Andy Warwick.
Un redécollage durable ne serait cependant possible, selon cet ancien de BlackRock, que si la Chine relançait la machine avec une stimulation monétaire massive.
“C’est peu probable parce qu’elle pense d’abord et surtout à protéger son économie”, a-t-il dit.
Les banques centrales occidentales ont pour leur part épuisé leur arsenal, ce qui explique pourquoi elles ne cessent d’appeler la politique budgétaire à prendre le relais, a-t-il ajouté.
“Il faut quelque chose de structurel, comme une politique de relance budgétaire massive dans les économies occidentales qui ferait repartir l’inflation”, a dit le gérant de Newton.
Dans ce contexte, la société de gestion privilégie la préservation du capital de ses clients et se tourne vers des actifs comme la dette émergente et le crédit à duration courte, sans oublier des actifs refuges comme l’or, a-t-il dit.