(Reuters) - Les banques basées au Royaume-Uni qui cherchent à transférer des activités vers d'autres pays de l'Union européenne avant que la Grande-Bretagne n'en sorte tardent à préparer cette transition, a déclaré mercredi la responsable de la supervision bancaire au sein la Banque centrale européenne (BCE).
Les banques internationales installées à Londres risquent de perdre leur "passeport européen", c'est à dire l'accès à l'ensemble du marché unique, après la sortie du Royaume-Uni de l'UE prévue au plus tôt en 2019, ce qui pourrait contraindre la majeure partie d'entre elles à déménager certaines de leurs activités dans d'autres pays et à solliciter auprès de la BCE une nouvelle licence.
Mais Sabine Lautenschläger, membre du directoire de l'institution en charge de la supervision financière, a estimé que les progrès déjà accomplis en la matière n'étaient pas à la hauteur de ses attentes.
"Pour être franche, les banques ne sont pas aussi avancées que nous aimerions qu'elles le soient", a-t-elle écrit dans une lettre d'information.
"Parmi les banques qui ont exprimé leur intérêt pour un transfert d'activités vers la zone euro, un certain nombre des plus grandes banques ont accompli des progrès en matière de planification. Mais nous n'avons pas encore enregistré beaucoup de décisions définitives."
Elle a ajouté que la BCE n'accorderait aucune licence à une "coquille vide" et qu'elle adopterait une position ferme dans le cas où une banque réaliserait certaines opérations dans l'Union européenne tout en maintenant le back-office et la gestion des risques à Londres.
"Même si nous n'excluons pas cette pratique en elle-même, nous attendons des banques qu'elles gèrent une part significative de leurs risques localement et de manière indépendante", a-t-elle expliqué.
Sabine Lautenschläger a ajouté attendre des banques prévoyant un transfert vers l'UE qu'elles mettent à jour "rapidement" après ce transfert leur plan de redressement, censé être mis en application en cas de défaillance.