EW YORK, 9 juillet (Reuters) - Les valeurs technologiques ont perdu de leur dynamisme en juin à la Bourse de New York mais elles pourraient rapidement réaccélérer pour creuser à nouveau l'écart avec les autres secteurs, comme depuis le début de l'année.
Leur indice sectoriel a perdu plus de 4% et connu une forte volatilité depuis un pic atteint le 9 juin alors que les financières ont par exemple gagné plus de 6% et les valeurs de la santé plus de 3% sur la même période.
L'approche de la saison des résultats, au cours de laquelle le secteur technologique devrait afficher une croissance de ses bénéfices supérieure à celle de l'ensemble de l'indice Standard & Poor's-500 pour un 11e trimestre consécutif, pourrait toutefois faire revenir les investisseurs, qui se sont inquiétés ces dernières semaines du niveau élevé des valorisations.
"(Le secteur de la) technologie a pris une pause, mais il va de nouveau s'activer et je vois les 'techs' revenir en grâce au cours du deuxième semestre", dit J. Bryant Evans, gestionnaire de portefeuille chez Cozad Asset Management.
Le secteur a été la vedette de Wall Street durant les cinq premiers mois de l'année. Il a largement surperformé les 10 autres grands secteurs du S&P-500 et permis à l'indice Nasdaq Composite de connaître son meilleur premier semestre depuis 2009.
"Je pense que (le récent repli des valeurs technologiques) relève de la prise de bénéfices plutôt que d'une évolution dans ses éléments fondamentaux", dit John Praveen, directeur exécutif de Prudential International Investments Advisers. "Les fondamentaux sont toujours positifs pour le secteur."
Les analystes s'attendent à une hausse de 11,2% des bénéfices des entreprises technologiques au deuxième trimestre, avec une contribution importante des fabricants de puces, selon Thomson Reuters I/B/E/S. Une telle progression serait supérieure au gain de 7,9% anticipé pour l'ensemble du S&P-500 et à celle de l'ensemble des autres secteurs à l'exception de l'énergie, dont la performance sera biaisée par les résultats négatifs enregistrés en 2016. REGARDER LES VENTES PLUS QUE LES BÉNÉFICES
"Le secteur des technologies affiche les perspectives de croissance les plus élevées et une incertitude seulement modeste", écrivent les stratèges actions de Morgan Stanley dans une note de recherche.
Etant donné le poids du secteur technologique, qui représente 22% de la capitalisation boursière du S&P-500, sa croissance est essentielle à la progression de Wall Street.
En ne tenant pas compte du secteur de l'énergie, la hausse des bénéfices des valeurs technologiques devrait contribuer pour près de moitié à la croissance des bénéfices du S&P-500 au deuxième trimestre. Cette contribution atteindrait près de 28% en conservant les entreprises de l'énergie.
"Dans une économie qui semble avoir encore des difficultés à croître, cela vaut le coup de payer pour une croissance constante", dit Peter Tuz, président de Chase Investment Counsel.
Sur le plan du chiffre d'affaires, les valeurs technologiques devraient là encore faire mieux que l'ensemble des entreprises du S&P-500 au deuxième trimestre avec une progression attendue de 7,2% contre 4,6% pour l'indice phare de Wall Street, selon Thomson Reuters I/B/E/S.
"(Il y a de la) croissance au sommet du bilan, ce qui est plus important à ce moment du cycle qu'en bas seulement", observe Kim Forrest, analyste chez Fort Pitt Capital Group, qui surveillera essentiellement les commentaires des entreprises sur leurs dynamiques de ventes.
Autre facteur de soutien pour les entreprises technologiques, leurs valorisations pourraient finalement ne pas être si excessives. Elles se traitent 18,1 fois leurs bénéfices attendus sur les 12 prochains mois contre 17,8 fois pour l'ensemble du marché.
L'écart est d'autant plus faible si on le compare à ce qu'il a été sur les 15 dernières années après la bulle internet. Sur cette période, le ratio cours/bénéfices (P/E) du secteur technologique a été en moyenne de 17,2 contre 14,7 pour le S&P-500.
Le secteur bénéfice aussi de la faiblesse actuelle du dollar, qui a perdu 6,1% depuis le début de l'année face à un panier de devises de référence, alors qu'il réalise 60% de son chiffre d'affaires en dehors des Etats-Unis, contre 40% pour l'ensemble du S&P-500. (Bertrand Boucey pour le service français) Reuters