NEW YORK, 16 mai (Reuters) - Le Standard and Poor's-500, indice vedette de Wall Street, s'apprête à fêter l'anniversaire de son record avec peu d'espoir de le battre à court terme.
Le S&P-500, qui a établi son record de clôture à 2.130,82 points le 21 mai dernier après avoir battu la veille son record en séance avec 2.134,72 points, a terminé vendredi à 2.046,61.
Cet indice a atteint mi-février un creux de deux ans après un début d'année marqué par des turbulences sur les marchés financiers. Il a ensuite gagné 17% pour atteindre en avril son plus haut de l'année à 2.111 points. Depuis, il patine.
"Chaque fois qu'on arrive à ce niveau, le marché paraît s'essouffler", déclare Paul Hickey, du cabinet de recherche Bespoke Investment Group, identifiant un seul de résistance conduisant, selon lui, les investisseurs à s'inquiéter du niveau excessif des valorisations par rapport aux bénéfices.
Les bénéfices des entreprises qui composent le S&P-500 devraient avoir baissé de 5,4% en moyenne au premier trimestre et leur chiffre d'affaires de 1,9%, selon une estimation calculée alors que la saison des résultats touche à sa fin.
Les bénéfices doivent encore justifier les valorisations, estime Paul Hickey. Les analystes s'attendent à ce qu'il faille attendre le second semestre pour que ce soit le cas, selon les dernières estimations compilées par Thomson Reuters I/B/E/S.
Ils font valoir que le S&P-500 se heurte à une résistance technique, soit un seuil entraînant une pression à la vente, situé à 2.100 points. LA FED SOUS SURVEILLANCE
Pour que ce seuil soit franchi, il faudrait deux clôtures hebdomadaires consécutives au-dessus de 2.100 points, estime Katie Stockton, responsable de la stratégie chez BTIG à New York. "L'élan n'est pas encore là. Je prévois plutôt une évolution à la baisse," dit-elle.
Les marchés restent nerveux également en raison de l'incertitude entourant le calendrier que choisira la Réserve fédérale pour les prochaines hausses de taux d'intérêt.
Ils étudieront donc soigneusement mercredi le compte-rendu ("minutes") de la réunion de politique monétaire d'avril, à l'issue de laquelle la Fed a laissé ses taux inchangés en reconnaissant que la croissance économique avait ralenti.
Les grandes banques de Wall Street ne croient plus à un relèvement au mois de juin et misent désormais sur septembre, montre une enquête publiée le 6 mai par Reuters.
Le ralentissement de la croissance et la faiblesse de l'inflation seront par ailleurs au menu d'une réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux du G7 vendredi et samedi à Ise-Shima, au Japon.
Pour Bruce Zaro, responsable de la stratégie pour Bolton Global Asset Management, le S&P a le potentiel pour battre son record mais il aura du mal à le faire à moyen terme, en raison notamment de l'incertitude entourant l'élection présidentielle américaine du 8 novembre.