(Reuters) - La valeur du fonds souverain de la Norvège, le plus important au monde, a atteint mardi le montant record de 1.000 milliards de dollars à la faveur du dynamisme des bourses mondiales et de la vigueur de l‘euro.
Créé en 1998 pour recueillir les revenus tirés de l‘exploitation pétrolière et gazière afin d‘en faire profiter les générations futures, ce fonds vaut désormais environ 2,5 fois plus que le produit intérieur brut de la Norvège, alors que les projections initiales portaient sur un pic à 1,3 fois le PIB au cours de la décennie 2020.
La mise à jour en direct de la valeur du fonds sur son site internet donnait à 10h34 GMT un montant de 7.851 milliards de couronnes, soit 1.000 milliards de dollars ou 835 milliards d‘euros.
Placé sous la tutelle de la banque centrale norvégienne, ce fonds investit l‘intégralité de ses ressources dans des actions, des obligations et des placements immobiliers à l’étranger, avec des participations réparties dans un total de 77 pays.
Les deux tiers quasiment de ses actifs étaient des actions à la fin du deuxième trimestre, avec des parts dans environ 9.000 entreprises lui permettant de posséder 1,3% de la valeur globale des marchés actions dans le monde.
Avec 5,3 millions d‘habitants, la Norvège représente moins de 0,1% de la population mondiale.
Le pays a récemment modifié ses dispositions budgétaires pour permettre au gouvernement de dépenser chaque année 3% de la valeur du fonds et non plus 4%, certains responsables s‘inquiétant d‘une trop grande dépendance des dépenses publiques de ce fonds.
Le gouvernement de la Première ministre sortante Erna Solberg, dont le parti conservateur vient tout juste de remporter les élections législatives, a lancé une étude sur la réorganisation du fonds, en particulier sa gouvernance et sa stratégie. Ses conclusions devraient être connues dans les prochains mois.
Deux questions principales se posent, celle d‘une gestion du fonds indépendante de la banque centrale et celle des nouvelles catégories d‘actifs dans lesquelles il pourrait être autorisé à investir - sociétés non cotées et projets d‘infrastructures - qui pourraient éventuellement doper les retours sur investissement.
“Le point de vue explicite de la banque (centrale), c‘est que nous obtiendrons un meilleur rendement avec des risques moindres en investissant dans les infrastructures”, avait déclaré en juin à Reuters Yngve Slyngstad, le directeur général du fonds.
Cette proposition n‘a jamais été présentée au Parlement, le gouvernement de l’époque évoquant un risque politique, et la situation ne changera sans doute pas avec le nouveau gouvernement.