Le changement climatique sera inclus dans les modèles macroéconomiques de la Banque centrale européenne (BCE), a assuré, lundi, la nouvelle présidente la banque, Christine Lagarde.
Auditionnée pour la première fois depuis sa nomination devant la commission des affaires économiques au Parlement européen, Mme Lagarde a souligné que la question climatique, bien que secondaire pour protéger la stabilité des prix, allait être incluse dans les modèles macroéconomiques de la BCE et prise en compte dans l'évaluation des risques et de la supervision des banques européennes.
Elle a par ailleurs rappelé que la BCE était le principal acheteur d’obligations de la Banque européenne d’investissements, qui s'est engagée à supprimer progressivement les investissements dans les combustibles fossiles.
Les questions sur la réponse de la BCE à la menace du changement climatique ont dominé la première audition de Mme Lagarde en sa qualité de Présidente de la Banque centrale européenne, poste qu’elle occupe depuis mi-octobre.
Lors de cette audition qui coïncide avec l’ouverture ce lundi à Madrid de la 25è Conférence des parties de la Convention-Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (COP25), les eurodéputés de l’ensemble des groupes politiques ont voulu savoir comment la BCE pouvait inclure des mesures sur le changement climatique dans le cadre de sa politique monétaire et si elle comptait cesser de soutenir les entreprises non viables à travers son programme d'achat d'actifs.
Au-delà de la question climatique, l’audition a porté sur d’autres volets du prochain plan d’action de la BCE sous la présidence de Mme Lagarde.
Dans la perspective de la révision stratégique prévue de la politique monétaire de la BCE, la nouvelle présidente a été notamment entendue sur les prévisions d'inflation, les limites du programme d'achat d'actifs et les perspectives pour le budget de la zone euro.
Mme Lagarde était d’avis que, lors de l'examen stratégique qui est en cours de préparation, toutes ces questions devaient être examinées, notamment l'objectif actuel d'une inflation proche mais inférieure à 2% ainsi que la capacité budgétaire de la zone euro.
Aux inquiétudes des eurodéputés qui pointent la lenteur de la réaction de la BCE face aux développements technologiques mondiaux perturbateurs, tels que les "cryptomonnaies stables" - qui offrent des possibilités de paiements transfrontaliers rapides et bon marché tout en présentant des risques pour la protection des consommateurs, Mme Lagarde a répondu que la BCE était attentive aux évolutions technologiques et menait des projets de recherche sur les pièces numériques, notamment sur des risques qu'elles peuvent présenter pour la stabilité ainsi que pour la sécurité du système monétaire et des particuliers.
Tout en réitérant son engagement en faveur du dialogue avec le Parlement européen et avec sa commission des affaires économiques en particulier, Mme Lagarde s’est dite convaincue qu'une communication dans les deux sens lui permettait de mieux comprendre comment les décisions politiques de la BCE affectaient les citoyens ordinaires que les députés représentent.