Le déficit de la balance commerciale en Tunisie s'est aggravé à 5,2 milliards d'euros (15.592 millions de dinars/MD), à fin 2017, un niveau record jamais atteint auparavant par le pays, a annoncé l’Institut national de la statistique (INS).
Ce déficit était de l'ordre de 4,2 milliards d'euros en 2016, précise une note de l'Institut, qui fait état d'un recul du taux de couverture d'un point par rapport à l’année 2016 pour s’établir à un niveau de 68,8 % contre 69,8 %
Pour l'INS, le déficit de la balance commerciale hors énergie s’est réduit à 3,85 milliards d'euros et le déficit de la balance énergétique s’est établi à 1,32 milliard d'euros (25,9% du total du déficit) contre 900 millions d'euros durant l’année 2016.
Selon un document, ce déficit est expliqué essentiellement par le déséquilibre des échanges enregistrés avec certains pays, tels que la Chine (1,46 milliards d'euros), l’Italie (702 millions d'euros), la Turquie (617 M d'euros) et la Russie (366 M d'euros).
En revanche, le solde de la balance commerciale a enregistré un excédant avec d’autres pays principalement, avec le premier partenaire commercial, la France de près d'un milliard d'euros, la Libye de 288 millions d'euros et le Royaume-Uni de 51 millions d'euros.
L’INS explique ce déficit également, par la hausse des importations de 19,8% à 16,67 milliards d'euros à un rythme plus accéléré que celui des exportations (+18,1% à 11,47 milliards d'euros).
L’accroissement remarquable des importations est du essentiellement, à la hausse enregistrée au niveau des importations du secteur de l’énergie de 39,9%, sous l’effet de la hausse des achats en pétrole brut et des produits raffinés.
Les importations agricoles et alimentaires de base ont également, augmenté de 20,8%, du fait, de la hausse des achats en blé tendre, des matières premières et demi produits de 23,5%, des biens d’équipement de 9,7%, les mines, phosphates et dérivés de 23,8%.
Les importations de biens de consommation autre qu’alimentaires se sont aussi inscrites en hausse avec un taux de 18%, suite à l’augmentation de des achats des voitures de tourisme de 9,2%, des huiles essentielles et parfumerie de 16,5% et des articles en plastiques de 16,9% outre la hausse des importations hors énergie de 17,5%.
Dans des récentes déclarations à la presse, le ministre tunisien du commerce, Omar El Béhi, a avancé la réduction des déficits commercial et budgétaire comme argument principal pour justifier les récentes augmentations des prix dans le cadre de la Loi de Finances 2018.
Il a également évoqué les mesures prises par le gouvernement pour réduire les importations et les contrôler, dont le rétablissement des droits de douane sur les produits d’origine turque à hauteur de 90% des tarifs appliqués dans le régime commun, à partir du 1er janvier 2018.