Dans une déclaration à la chaîne d’information en continu de la MAP "M24", le directeur du laboratoire de biotechnologie médicale à la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, Azeddine Ibrahimi, a expliqué que le coronavirus obéit à sa dynamique propre, en tant qu’être vivant qui vit, s’adapte et se développe sous l’effet des pressions extérieures.
Le virus de référence mondialement connu et qui est apparu à Wuhan en Chine, a subi une première mutation appelée D 614 G, restée majoritaire à ce jour dans l’ensemble des régions du monde, a-t-il ajouté, soulignant que ce virus connaît une nouvelle mutation tous les quatre jours, mais sans effets, jusqu’à l’apparition de cette nouvelle souche, portant la dénomination N 501 Y.
La vitesse de propagation de cette nouvelle variante, apparue dans le sud du Royaume-Uni, est 70% plus rapide par rapport à la souche précédente, a relevé M. Ibrahimi, ajoutant que cette nouvelle variante, qui a vu le jour en avril dernier, «est sans conséquences sur l’état clinique des personnes, car il n’existe, jusqu’à présent, aucune étude qui prouve une influence de cette nouvelle souche sur le taux de mortalité et les états cliniques».
Cette nouvelle variante n’a, également, aucune conséquence sur les vaccins développés jusqu’à maintenant. «La peur que suscite l’apparition de cette nouvelle souche est normale et habituelle à chaque fois qu’une mutation a lieu, et dans l’absence d’informations précises, fleurissent les rumeurs et les fake news, surtout sur les réseaux sociaux», a dit Ibrahimi.
Il a aussi noté que «pour faire face aux épidémies et pandémies, il faut adopter le pire scénario», ce qui a poussé plusieurs pays à suspendre ses liaisons aériennes avec la Grande Bretagne, le temps de mieux connaitre cette nouvelle souche et éviter qu’elle ne se propage plus rapidement.
Par ailleurs, cette nouvelle souche du coronavirus n’est pas présente jusqu’à aujourd’hui au Maroc. C’est ce qui a été confirmé par l’analyse de plus d’une centaine de génomes au cours de la période de la pandémie, et de 32 génomes rien qu’en décembre, a affirmé Ibrahimi.
De son côté, Moulay Mostafa Naji, directeur du laboratoire de virologie de l’Université Hassan II-Casablanca, a souligné que le coronavirus a connu au total neuf mutations, la dernière étant celle découverte dans le sud du Royaume-Uni.
Cette nouvelle souche augmente le taux de reproduction du virus de près de 70%, ce qui veut dire que 5% des personnes infectées pourraient se trouver dans un état de santé critique, soit une plus forte pression sur le système de santé, a-t-il précisé.
Cependant, la propagation de cette nouvelle souche en Europe «ne signifie pas qu’elle est plus féroce ou meurtrière, où qu’elle aurait des répercussions sur le vaccin que les Marocains attendent», a affirmé M Naji, rappelant que ce vaccin «reste efficace, et même s’il y a un effet, il ne serait que léger, de l’ordre de 1 à 3%».
Il a, dans ce sens, mis en exergue le taux d’efficacité de ce vaccin, qui atteint 96%, sachant que pour qu’un vaccin soit considéré comme efficace, il suffit que ce taux dépasse les 50%.
En outre, Naji a estimé que les mesures de précaution, comme porter le masque de manière correcte, se laver régulièrement les mains et respecter la distanciation sociale, reste jusqu’à maintenant le seul moyen de se protéger contre ce virus en attendant l’arrivée du vaccin, et même après la vaccination puisque son efficacité se reflète dans les trois mois après injection.
Il a aussi appelé les Marocains à adhérer massivement à la prochaine opération de vaccination afin que ce vaccin soit administré à au moins 70% de la population, en vue de «construire une immunité collective qui nous permettra d’en finir avec ce virus de manière définitive et de reprendre le cours normal de nos vies».
MAP.