La Grèce a annoncé vendredi avoir dégagé en 2016 un excédent budgétaire primaire de 3,9% du PIB, près de huit fois supérieur à l'objectif qui lui avait été assigné par ses créanciers UE et FMI.
L'annonce de cet excédent primaire (hors service de la dette) a été faite par l'Agence statistique grecque Elstat alors que s'ouvre à Washington la réunion annuelle du Fonds monétaire international (FMI) dont Athènes attend une avancée pour un allègement de sa dette et sa sortie de crise, en se prévalant du succès de ses efforts pour redresser le pays.
La feuille de route dictée au pays par ses créanciers en juillet 2015 en échange d'un troisième programme de prêts, d'un montant de 86 milliards d'euros, prévoyait qu'il dégage en 2016 un excédent de 0,5% du PIB pour arriver à 3,5% en 2018.
"Nous avons rempli nos obligations en dépit de l'énorme coût social et économique", il est temps de "mettre fin à l'approche punitive du passé", a commentait le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, dans un article publié vendredi par le Wall Street Journal.
Il a réitéré l'appel de son gouvernement à une entente entre le FMI et l'UE pour un allègement de la dette grecque, chiffrée fin 2016 à 179% du PIB par l'Elstat.
Au vu de ses retombées sur la trajectoire de la dette, la performance budgétaire grecque est au centre du débat qui oppose le FMI et l'Allemagne sur les moyens de sortir le pays de la crise. Cette dispute retarde depuis des mois le feu vert de la zone euro au versement à la Grèce d'une nouvelle tranche de prêts, alors qu'elle doit faire face à des échéances de plus de 7 milliards d'euros en juillet.