La croissance du Produit intérieur brut (PIB) de l'Afrique est estimée à 3,6 % en 2017, contre 2,2 % en 2016, et devrait s’accélérer pour atteindre 4,1 % en 2018 et 2019, a indiqué mercredi la Banque africaine de développement (BAD).
Selon un rapport de la Banque sur les "perspectives économique en Afrique -2018", présenté à Abidjan, les économies africaines ont démontré leur résilience et la production réelle est en hausse, "ce qui reflète généralement les bonnes politiques macroéconomiques, des progrès dans les réformes structurelles (en particulier dans le développement des infrastructures) et des cadres politiques pertinents".
Les chocs mondiaux et intérieurs de 2016 ont ralenti le rythme de la croissance en Afrique, mais l’année 2017 a déjà connu des signes de reprise et la reprise de la croissance a été plus rapide que prévu, en particulier dans les économies à forte intensité de ressources", ce qui témoigne de la capacité de résistance de l’Afrique", lit-on dans le rapport.
D'après la banque panafricaine, la reprise de la croissance pourrait marquer un tournant dans les pays exportateurs nets de produits de base, au sein desquels la baisse prolongée des prix à l’exportation a provoqué une contraction des recettes d’exportation et exacerbé les déséquilibres macroéconomiques.
Les fondamentaux économiques et la résilience se sont améliorés dans plusieurs pays africains, souligne le rapport de la BAD, ajoutant que dans certains, la mobilisation des ressources intérieures dépasse désormais celle de pays d’Asie et d’Amérique latine dont les niveaux de développement sont comparables.
Elle demeure toutefois insuffisante pour faire face au niveau élevé de financement nécessaire à l’expansion des infrastructures et du capital humain.
Selon la BAD, de nombreuses économies africaines sont plus résilientes et mieux placées qu’auparavant pour faire face à des conditions extérieures difficiles. Cependant, signale-t-on, la fin du super cycle des prix des produits de base a vu les recettes tirées des exportations primaires se réduire dans de nombreux pays, sapant ainsi les investissements prévus.
Des conditions extérieures défavorables ont exposé les vulnérabilités budgétaires des économies tributaires des ressources naturelles et de plusieurs autres. Bien que la mobilisation des recettes intérieures se soit sensiblement améliorée au cours des dernières décennies, les ratios entre les recettes fiscales et le PIB restent faibles dans la plupart des pays africains. Les régimes fiscaux doivent mieux exploiter les gains découlant de la croissance et des changements structurels à mesure que les économies se formalisent et s’urbanisent, plaide la BAD.